Conte 7 - Partie 4/6

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Louise sent le goût métallique du sang lui couler inexorablement dans la bouche. Elle n'a jamais aimé ce gout, qu'elle a bien trop de fois eu l'occasion d'avaler.

Gregory la menace de la gifler une nouvelle fois mais elle n'a pas peur: les menaces et les baffes elle connaît par coeur.

-Très bien. Alors si tu ne veux rien me dire peut être que ça, ça te fera changer d'avis!...

Aussitôt il se lève, va chercher quelque chose et revient.

Il a dans une main le livre de Louise qu'elle tient de sa mère et dans l'autre un briquet.

-A toi de choisir.
-JE T'INTERDITS DE FAIRE ÇA!!!
-Il te suffit de me raconter ton histoire chérie...

Comme elle reste murée dans son silence il allume le briquet et l'approche dangereusement des pages.

-Tant pis pour toi alors...
-NON! ATTENDS!!! Je... je vais te parler...

Il éteint le briquet.

-Content de l'entendre! Bon alors, je t'écoute. Ta mère est morte?

Louise renifle et sans le regarder lui répond:

-Je ne sais pas...
-Comment ça tu ne sais pas?!
-Elle est partie quand j'avais 5 ans. Je suis restée avec mon père. Je ne l'ai jamais revue. C'est à peine si je me souviens de son visage... ce que je me souviens c'est qu'elle me racontait sans cesse des contes provenant de ce livre. J'aimais tellement la douceur de sa voix...

Gregory s'attendrit quelques peu en entendant le récit sanglotant de la femme qu'il aime.

-Pourquoi est-elle partie?
-Parce que mon père la battait. Elle aurait du m'emmener avec elle! Mais elle a préférer me laisser avec lui.
-Et?
-Et quoi?!

Louise ne cache pas sa rage. Elle n'a jamais parlé de ça à personne et voici qu'elle se fait forcer la main par un taré en qui elle avait confiance.

-Il t'a battu aussi n'est-ce pas?!...

Elle ne répond pas et lache un sanglot étouffé.

Gregory attrape la bas du t-shirt qu'elle porte et le retire de ses cuisses.
Lorsqu'elle sent sa main sur elle alors qu'elle est totalement nue en dessous elle essaye de lui donner un coup de pied qu'il esquive sans mal.

Il pointe du doigt une gigantesque cicatrice qui traverse de part en part la cuisse nue de Louise.

-C'est lui qui t'a fait ça?

Son silence est éloquent.

-Comment?

Elle avale sa salive au goût de sang et essaye de contenir ses émotions.

-Il me frappait tous les jours, et j'avais presque fini par m'habituer. Mais ce soir la j'avais 16 ans et il est revenu complètement bourré... je veux dire... encore plus que d'habitude. Je venais d'avoir mon bac.

Les mots restent bloqués dans sa gorge alors il lui montre le briquet pour qu'elle continue.

-Il... il m'a tabasser. Et comme j'étais complètement dans les vapes il a voulu s'amuser avec moi. S'amuser à me faire mal. Vraiment mal. Il a prit un couteau et il m'a ouvert la cuisse avec la lame de part en part. Je ne sais pas comment j'ai fait, peut être l'adrénaline, mais j'ai réussi a me dégager de sous son poids et je suis parti en courant en attrapant au passage le livre de ma mère. L'effet de l'alcool l'a empêché de me rattraper, je crois qu'il n'a même pas put se relever. Ça a été la dernière fois que je l'ai vu.

Gregory est bouche bée.

-Je suis... désolé...
- OH MAIS FERME LA! NE FAIS PAS SEMBLANT D'ESSAYER DE COMPRENDRE ESPÈCE DE CONNARD!!!

Il ne prête pas attention à ses cris et s'approche d'elle encore un peu plus avant de poser affectueusement sa main sur sa cuisse.

-Mais ne t'inquiète pas. Je suis là à présent et plus personne ne te fera de mal...
-Je n'ai pas besoin de toi pour me protéger! Je n'ai jamais eu besoin de personne! Je me suis toujours débrouillée seule.

Il le regarde au plus profond de ses pupilles, comme si il voulait lire l'intérieur de son âme.
Et soudain d'une petite voix il lui dit:

-«Il était une fois une reine qui cousait à sa fenêtre à l'encadrement d'ébène en regardant les flocons de neiges tomber, quand soudain elle se piqua le doigt et trois gouttes de sang tombèrent dans la neige... » Je suis sur que tu comprends de quoi je parles...

Louise pousse un long soupire:

-Blanche-Neige. D'ailleurs pour ton information: ton accent est vraiment dégelasse c'est à peine si j'ai compris quelque chose!

Il pousse un petit rire en remuant la tête de gauche à droite:

-Oh chérie, la méchanceté ne te va vraiment pas... car toi tu es la gentille dans l'histoire.
-Et toi le méchant c'est ça?! Tu te crois dans un conte de fée? Alors pour ton info dans les contes se sont les gentils qui gagnent à la fin!

Son sourire maléfique effraie Louise mais elle ne laisse pas paraître sa peur.

-Pas dans les miens chérie. Dans mes œuvres se sont les méchants qui gagnent. Rappelle toi.

LouiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant