Chapitre 20

3.9K 499 18
                                    



Le cours de Langue Vivante commence. Louise est dans son élément: après tout c'est sa langue maternelle.

Elle est énervée. Vraiment.

A cause de cette mission.
A cause de Christopher.
A cause d'Adam.
A cause de ce garçon en qui elle voit une détresse immense et parce qu'elle ne peut pas l'aider à cause de sa couverture.
A cause de Gregory.
A cause de son père.
A cause de ce tueur en série qui vit en toute liberté.

Toute sa colère remonte.

Les hommes! Les hommes ont toujours été la cause de chacun de ses soucis!

Elle veut passer sa haine quelque part. Il va falloir que quelqu'un trinque. Mais qui? Hors de question de se faire griller a cause d'une surdose d'émotion.

Elle a les yeux rivés sur le tableau blanc recouvert de feutre.

Adam essaye de lui parler mais elle le fait taire en utilisant comme prétexte qu'elle écoute le cours, ce qui n'est pas totalement faux même si elle n'en a largement pas besoin.

-Maintenant que nous avons tewminé Les Miséwables de Victow Hugo nous allons passé à un autre de ses woman: Claude Gueux.

Son accent américain hérisse Louise. Pourquoi n'arrivent-ils donc jamais à prononcer correctement les R?! C'est insupportable a écouter!

-Est-ce que pawmis vous cewtains l'ont déjà lu?! En fwancais je pawle.

Louise lève la main, et elle est la seule. Elle n'a pas réfléchis. Et merde maintenant tout le monde la regarde.

-Mademoiselle?

Elle ne voulait pas se l'avouer mais parler français avec quelqu'un d'autre ne peut que lui faire du bien.

-Oui je l'ai lu lorsque j'étais au collège. Je suis française donc ce n'est pas un exploit mais j'en garde un très bon souvenir. J'ai trouvé ce livre... particulièrement intéressant. D'autant plus étant donné que j'ai toujours sut que je voulais faire régner la justice.

Tout le monde a les yeux rivés sur elle et elle se demande si les étudiants ont compris ce qu'elle vient de dire surtout vu la vitesse à la quelle elle a parlé sans prendre particulièrement la peine d'articuler.

-Je vois. C'est twès intewessant ce que vous nous waconter là. Pouvez vous nous faiwe pawtager ce qui vous a le plus mawqué dans ce livwe?

Louise réfléchis quelques secondes.

-Bien sur je devrais sans doute répondre le moment du procès. Parce que c'est là que les arguments de Victor Hugo pour protester contre la peine de mort sont les plus flagrants et éloquents. Mais en réalité je dois bien avouer que j'ai été d'avantage marqué au moment où Claude Gueux tus le directeur puis tente de se suicider. Il survit et est finalement condamné à mort. Qu'elle ironie. 5 coups de hache pour le directeur. En effet peut être que le directeur était un monstre et méritait de mourir, mais 5 coups de hache... N'importe qui peut être un psychopathe. N'importe qui peut tuer. C'est sans doute la nature humaine de détruire ses semblables après tout. Mais il n'empêche qu'il faut tout de même une justice.

Le professeur hausse un sourcil. Bien sur il ne comprends pas du tout ce que Louise entend par là. Et c'est normal. Elle a parlé comme si elle s'adressait à ce tueur, même si il ne l'à pas entendue, écoutée ou comprise, c'est à ce tueur qu'elle parlait.

« Il faut tout de même une justice ».

Et cette justice Louise a bien l'intention de la rendre!

LouiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant