Chapitre 6

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-Donc tu es français c'est bien ça?
-Ouais... Parisienne.
-Je n'y suis jamais allé...
-A Paris?
-Ouais. Il paraît que c'est la plus belle ville du Monde.

Louise regarde par la baie-vitrée du café où ils sont installés. Il faut nuit noire et les lampadaires éclairent la petite rue New Yorkaise.
Elle pousse un long soupire.

-Oui. C'est vrai. C'est la plus belle ville du Monde. Mais ça fait tellement longtemps...
-Tu n'y ai pas retourné?
-Non. Pas depuis que je me suis installée ici. Ça fait 3 ans, quand j'ai été engagée à 22 ans. Et en fait ça me manque bien plus que je n'aurais pensé. C'est difficile parfois de ne plus entendre sa langue maternelle. Comme si j'étais seule au Monde.

Louise n'arrive pas à croire qu'elle se confit autant.
Christopher la regarde avec intensité.

-Pourquoi tu n'y retourne pas?

Elle se racle la gorge.

-Disons que... il y a certaines choses que j'ai laissé là-bas... et... bref. Et toi alors? Parle moi un peu de toi.

Elle sirote son diabolo grenadine de façon innocente et attend qu'il parle. Voyant qu'elle n'a pas l'intention d'en dire plus sur lui il prend le relais.

-Et bien... rien de particulier. Je suis né à Miami. Père chauffeur de taxi et mère policière. J'ai toujours voulu faire parti du FBI et de toute évidence j'ai réussis. Si tu avais vu à quel point mes parents étaient fier de moi lorsque j'ai eu ma lettre d'admission. On aurait dit que j'avais été reçu à Poudlard!

Il lache un petit rire.

Louise sourit. Un sourire sincère. C'est la première fois qu'elle le regarde comme ça.

-Tu as de la chance...
-Tu sais si j'ai été pris c'est parce que j'ai bosser. Comme toi. Je ne crois pas en la chan...

Elle le coupe d'une voix douce:

-Je parle de tes parents. Tu as de la chance de les avoir. Ils te soutiennent et sont fier de toi.

Christopher hausse un sourcil. Il ne sait pas si c'est la façon dont elle lui parle ou sa phrase en elle même qui le surprend le plus.

-Tes parents ne sont pas comme ça?

Elle met quelques secondes avant de répondre.

-Je n'ai jamais parler de ma vie passée. À personne. Jamais. A part une fois. Sous la contrainte. J'étais attachée avec du ruban adhésif à une chaise, avec un goût de sang de la bouche. 10 minutes plus tard, cette personne était allongée sur le sol, avec sa cervelle qui repeignait les murs. Tu vois le tableau?

Christopher reste bouche bée. Comment peut elle être aussi calme et en même temps si ferme.

Le long silence qui s'en suit vient être troublé par le serveur.

-Je peux vous servir autre chose?
-Non mer...

Louise le coupe:

-Une vodka. Pure.
-Tu es sur que...
-Oui. Je suis sure.

Le serveur repart.

-Tu l'aimais?
-Pardon?
-Gregory... tu l'aimais c'est ça?

Elle se met à rire.

-Oh Putain Christopher. Ne commence pas à faire de la psychologie à deux balles. Je l'aimais comme un ami, pas comme tu l'entends. Je lui faisais confiance... et il a...
-Je sais.

Les larmes lui montent aux yeux.
Christopher pose sa main sur celle de Louise qui a aussitôt un mouvement de recule.

Le serveur revient avec la vodka. Louise boit le short cul sec et repose le verre.

-Bon. Faut que j'y aille.
-Tu veux que je te raccompagne?
-Non merci. Je vais prendre un taxi.

Elle se lève et part, laissant Christopher seul dans ce café.

LouiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant