Louise

Chapitre 8

Louise n'arrive plus à dormir.
Elle est obsédée par ce tueur.
Ou du moins c'est ce qu'elle essaye de ce convaincre. Mais la véritable raison de ses insomnies est tout autre.

« Et tant que tu ne te libèreras pas de ce poids tu ne seras pas libre. »

La phrase de Christopher résonne dans son crâne en boucle. Louise a tout essayer mais elle ne veut pas disparaître. Au début elle trouvait de complètement absurde. Mais plus elle y réfléchis plus elle se dit que peut être cela à un sens. Et si il avait raison. Et si elle devrait vivre avec ça tant qu'elle ne s'en libèrera pas?!...
Non! Elle ne peut pas! Elle ne peut pas rester toute sa vie muret dans le silence, parce que cela la ronge de l'intérieur et elle va finir par pourrir de l'intérieur!

Louise attrape son portable. Il est 2h du mat. Peu importe!

Elle appelle Christopher qui décroche à la dernière sonnerie.

-Allo?

Sa voix est endormie.

-Christopher. Tu as raison!
-Hein?! De quoi tu parles?!
-Il faut que je me libère, si non ça va me ronger...
-Euh... oui... mais... euh...
-Rendez vous dans 20 minutes au café où on est aller boire hier soir.
-Euh... ok...

Elle raccroche et s'habille.

Il a perdu une nuit de sommeil tant pis pour lui. Après tout c'est lui qui voulait la faire parler... Il va être servit!

*****

Lorsque Christopher arrive au café, Louise est déjà installé depuis 10 bonnes minutes.

Il s'assoit en face d'elle à la petite table près de la baie vitrée qu'elle a choisit.
Le café est entièrement vide. En même temps il est environs 2h30 du matin...

-Ça va?!
-Non pas vraiment... je voulais te parler.
-C'est à propos de...
-De mon passer. Tu as dit que tant que je ne me libèrerais pas de ce poids je ne serais pas libre. Et... je crois que tu as raison. Ça fait bien trop longtemps que je garde ça enfouis en moi.

Christopher s'était bien rendu compte que Louise est surprenante, mais jamais elle n'aurait imaginer qu'elle puisse se livrer ainsi à lui.

-Ok alors je... je t'écoute. Tu peux tout me dire vas y.

Louise prend une grande respiration.

-Ok... euh... je ne sais pas vraiment par où commencer en fait.

Il vient poser sa main sur la sienne, cette fois elle ne le retire pas, et il lui sourit avec tendresse.

-Tu n'as qu'à commencer par le début...

Elle n'arrive pas à le regarder dans les yeux. Son regard est bien trop envoûtant.

-Ok. Alors je... je suis née à Paris. Ma mère travaillait dans une agence de voyage et mon père était au chômage. Je... je crois que je n'étais pas vraiment désirée. C'était plus un accident qu'autre chose en fait. Bref... mon père était violent. Pas au début, mais je crois qu'il a commencé à l'être à partir de ma naissance. Il frappait ma mère. Je n'en ai pas vraiment de souvenir, c'est bizare. Je n'ai pas une image claire de ce qui se passait. En fait c'est plus comme des sons... des cris... des bruits d'objets qui se brisent...

Les mains de Louise se mettent à trembler sans qu'elle ne puisse s'en empêcher. Elle retire sa main de celle de Christopher et les glisse sous la table pour qu'il ne remarque pas à quel point elle et déstabilisée par la situation.
Mais c'était sans compter le sens d'observation irréprochable de Christopher.

-Tu sais Louise... je ne suis peut être pas le mieux placer pour entendre ça. Tu devrais en parler à quelqu'un en qui tu as confiance...
-J'ai... j'ai confiance en toi.

Christopher reste muet de surprise. Elle qui a son arrivé lui crachait toute sa haine, aujourd'hui elle lui raconte ses cauchemars du passer... C'est à n'u rien comprendre.

-Bref... ma mère a finit par se barrer. J'avais 5 ans. Elle m'a... laissé avec lui. A partir de là il s'est acharné sur moi. Il me tabassait presque tous les soirs. Ou en tout cas lorsqu'il était capable de tenir debout. Et il me torturait psychologiquement aussi. Il me disait que si il faisait ça c'était parce que je le méritais. Que ventait ma faute si maman était parti...
Lorsque j'ai eu mon bac je suis parti. Parce que si non il aurait fini par me tuer. Pourquoi New York? Parce que c'était le plus loin possible de lui. Loin de mon enfance et de mes souvenirs. Je croyais qu'en partant tout resterait derrière moi. Mais j'avais tord...

Un silence passe.

-Je... je ne sais... pas quoi te dire... Louise...

Elle hausse les épaules.

-Ne t'en fais pas. Ne dis rien.

Elle lève la main et appelle le serveur.

-Une vodka s'il vous plaît.
-Deux...
-Je vous amène ça.

Le serveur tourne les talons et part en trottinant avant de revenir les servir.

-Et tu as gardé ça pour toi tout ce temps?!
-Oui... je croyais qu'en gardant ça enfouis alors ça finirait par disparaître... mais il s'est avérer que non.

Louise boit cul sec son verre.

-J'en ai marre de fuir. J'ai passé ma vie à ça. Maintenant c'est terminé...