Chapitre 1

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Carlie Bucket sourit en sentant sa petite sœur Charlotte se glisser sous sa couverture, pour venir se blottir contre elle. Une fois qu'elle fut bien installée, elle l'encercla de ses bras, et embrassa son front. Cette situation était de plus en plus récurrente, cela leur permettait de se tenir chaud, et de se rassurer l'une et l'autre. Maintenant que leurs parents et grand-parents n'étaient plus de ce monde, elles étaient toutes les deux … seulement toutes les deux, à continuer d'avancer, et à essayer de vivre dignement. A 24 ans, Carlie travaillait depuis presque 10 ans maintenant dans une confiserie sur Cherry Street, pour rapporter de l'argent à la maison. Au moins elle ne pouvait pas se plaindre de ça : elle adorait son travail : les bonbons, le chocolat, leur goût, l'odeur comme leurs couleurs toujours plus variés, la confiserie c'était sa passion ! Depuis sa construction, elle s'endormait tous les jours en regardant la chocolaterie de Willy Wonka, et ce soir n'était pas différent. La neige qui tombait depuis quelques jours la rendait encore plus mystérieuse. Quels secrets renfermait-elle ? Ce lieu était-il aussi magique qu'elle l'imaginait, et que le décrivait grand-père Joe ? Elle ne le saurait sûrement jamais, mais au moins, elle remplissait ses nuits de doux rêves.

La petite qui gigotait à ses côtés lui signala qu'elle ne parvenait pas à s'endormir.

« Tu veux que je te raconte le jour de l'ouverture de la fabrique de chocolat ? », Charlotte répondit par l'affirmative d'un hochement de tête.

« Il y a quinze ans de cela, alors que j'avais ton âge, Willy Wonka continuait d'impressionner le monde entier, en faisant sortir de terre la plus grosse chocolaterie au monde. Elle était cinquante fois plus grosse que les autres ! Grand-père Joe était fier de pouvoir dire qu'il allait y travailler. Le jour de l'inauguration, toute la famille s'y est rendue. Des journalistes du monde entier s'y étaient pressés. Papa m'avait prise sur ses épaules pour que je puisse apercevoir Willy Wonka. Il était là, devant les grilles, habillé d'un manteau rouge, il portait un haut de forme et de grosses lunettes rondes. Il a coupé le ruban rouge qui était tiré devant les portes, avant de s'avancer dans la cour de l'usine. Il s'est retourné, puis a attendu les acclamations de toute la foule. Bien sûr il les a reçues. Grand-père Joe était si heureux qu'il a embrassé grand-mère Joséphine devant tout le monde. Moi, j'applaudissais aussi fort que je le pouvais, je n'avais qu'une envie, c'était qu'il me remarque dans la foule. Et ça a été le cas ! Il a levé le regard, et m'a fait signe de la main. Le grand Willy Wonka m'avait remarquée ! J'étais heureuse de me dire que j'avais partagé ce moment important de sa vie. Il était et est toujours mon idole, mon modèle de réussite. Même s'il ne sort plus de sa chocolaterie, je suis sûre que c'est un homme généreux et brillant. »

Alors qu'elle allait continuer son récit, Carlie s'aperçut que sa petite sœur s'était endormie. Elles étaient semblables dans bien des sens : les contes ne les avaient jamais vraiment intéressées, c'était les histoires de leurs grands-parents qui les endormaient autrefois. Aujourd'hui, Carlie essayait tant bien que mal de continuer à lui raconter ces quelques événements qui n'avaient rien d'extraordinaire, mais qui maintenaient leur mémoire. C'était un peu comme s'ils vivaient encore à travers ces récits.

Cette nuit-là, Carlie fit un rêve étrange. Elle se voyait elle-même, quand elle avait environ 9 ans. Elle était dans la boutique de Willy Wonka sur Cherry street, et comme à son habitude, venait y rejoindre son grand-père après l'école. Jusque-là, ce rêve n'avait rien d'étrange : il s'agissait du rituel qu'elle avait eu pendant plusieurs années, ce n'était donc qu'un souvenir qu'elle revivait. C'est la suite qui était étrange : au lieu d'attendre dans la boutique, elle se rendit directement dans la zone réservée aux employés, et se dirigea vers un coin dans lequel un homme portant un haut de forme travaillait. Ce dernier leva le nez de ses confiseries pour voir Carlie trottiner vers lui. Il se leva derechef, attrapa ce qui semblait être une tablette de chocolat ouverte, et contourna son bureau pour aller à sa rencontre.

« Eh bien, j'ai cru que je ne te reverrai plus ! » lui dit-il en souriant.

« Je sais, grand-père n'est pas toujours facile à duper ! Il a toujours peur que je te dérange ! » s'exclama-t-elle les yeux rieurs.

« Bon, ce n'est rien. Tiens, goûte-moi ça, j'ai suivi ta dernière idée. » en disant cela, Willy s'accroupit et approcha un carré de chocolat de la bouche de la petite. En croquant le morceau, elle ferma les yeux, et laissa son sens du goût prendre le dessus sur le reste.

« Cette fois c'est parfait » s'exclama-t-elle en tapant dans la main de Willy en signe de victoire.

« Et c'est grâce à toi ! C'est pourquoi j'ai décidé que la tablette porterait ton nom … »

Ensemble nous adoucirons nos peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant