Chapitre 19

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Alors que Willy cherchait toujours la clef (d'ailleurs Carlie le soupçonnait de ne pas se presser afin de laisser le temps à ses ouvriers à fourrure de faire ce qu'ils avaient en tête), en bas, l'écureuil que Veruca avait choisi se rapprochait de sa tête, avant d'aller taper sur son front de sa petite patte.

« Qu'est-ce qu'ils lui font ? » demanda Carlie en mettant sa main sur le bras de Willy pour l'interpeller.

La jeune fille se doutait de la réponse, mais voulait l'entendre prononcée par Willy. La vengeance n'était vraiment pas dans ses habitudes, mais là, elle se sentait très rancunière envers Veruca, alors autant angoisser encore un peu plus le père …

« Il cherche à savoir si elle n'est pas pourrie … oh mince alors, en effet, elle est pourrie … » lui répondit Willy sans une once de surprise ou d'inquiétude dans la voix.

Suite à cela, les écureuils soulevèrent la petite fille, et semblèrent la diriger vers le trou au centre de la pièce.

« VERUCA ! » appela une nouvelle fois son père.

« Daddy ! » répondit sa fille en panique.

« Où est-ce qu'ils l'emmènent ? » demanda monsieur Salt toujours affolé.

« Où vont toutes les noix pourries, dans le conduit à ordures. » lui répondit Willy le plus calmement du monde.

« Et il va jusqu'où ? » s'angoissa-t-il.

« A l'incinérateur … » annonça-t-il dans un demi-sourire, désireux lui aussi de venger Charlotte.

En entendant cela, même monsieur Teavee, qui s'était fait très discret jusque-là, sembla choqué.

« Rassurez-vous on ne le met en route que le mardi … » sourit Willy.

« Mais on est mardi aujourd'hui. » rappela Mike comme si le chocolatier était idiot de ne pas le savoir.

Carlie, de son côté, commençait à tout de même à s'inquiéter pour Veruca. Selon elle, elle méritait un tour dans la benne à ordure, mais que sa vie soit mise en danger, cela allait trop loin … Cependant, en y repensant, l'attitude de Willy à chaque fois qu'un des enfants était en danger pouvait laisser croire qu'il avait tout prévu à l'avance … ce qui ne serait pas surprenant tant cet homme était un génie.

« Alors espérons qu'ils auront renoncé à s'en servir aujourd'hui … » ironisa-t-il.

Pendant qu'ils discutaient, Veruca continuait d'être amenée vers le conduit à ordures, avant d'y être jetée par les écureuils. De là-haut, ils purent entendre la petite fille crier durant sa descente. En la voyant tomber, Carlie ne put s'empêcher de serrer sa sœur un peu plus fort contre elle, non pas qu'elle avait peur que quelque chose de semblable lui arrive, c'était seulement pas pur instinct. Les écureuils, une fois la mauvaise noix jetée dans le conduit, retournèrent à leur travail, comme si rien d'important ne s'était passé.

« Elle peut très bien rester coincée dans le conduit au-dessus du trou, dans ce cas il vous suffira d'y entrer et de l'extirper de là, d'acc ? ».

Willy se voulait surement rassurant en disant cela, mais bien sûr, cela n'eut pas l'effet escompté, puisque le visage de monsieur Salt se tordit en une grimace pour le moins étrange. Le plus tranquillement du monde, Willy ouvrit le portillon pour son invité, alors que personne n'avait remarqué qu'il avait trouvé la clef. Les soupçons de Carlie se renforcèrent : son énorme trousseau n'avait surement été qu'une distraction pour laisser du temps aux écureuils. Néanmoins, elle ne savait pas trop quoi penser de cela … même si c'était un peu sadique, à l'origine, il n'était pas en faute, et avait prévenu Veruca. Le père de la petite fille entendit le bruit de la serrure du portillon derrière lui : son destin était scellé, il n'avait pas d'autre choix que de rejoindre sa fille désobéissante dans le conduit à ordures. Pendant qu'il descendait les escaliers, une nouvelle chanson commença, et les Oompa-Loompas entrèrent en scène. Monsieur Salt s'arrêta même pour les regarder, inquiet de savoir ce qu'ils allaient dire sur sa fille. Quand il fut arrivé en bas, il se retourna pour voir tous les petits ouvriers un genou à terre, mimant un mouvement pour l'attirer au centre de la pièce. Une fois arrivé, il se pencha au-dessus du trou, espérant pouvoir apercevoir quelque chose, mais il se retrouva face au noir complet. En un rien de temps, il vit un portrait de son épouse y être jeté, puis quatre petites pattes le poussèrent aux fesses pour le précipiter dans sa chute. Carlie ne savait pas si cela était lié au fait que les paroles parlaient de Veruca, et donc satisfaisaient son envie de vengeance, mais cette chanson était de loin celle qu'elle avait préférée depuis le début de la visite. En entendant monsieur Salt crier pendant sa chute, Willy essaya de contenir son rire quand il vit que ses invités semblaient inquiets, puis il sentit quelqu'un tirer le bas de son manteau : un Oompa-Loompa avait quelque chose à lui dire. Il s'accroupit à son niveau et l'écouta.

Ensemble nous adoucirons nos peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant