Chapitre 22

2.8K 138 15
                                    

Carlie n'en revenait pas ! Elle avait parlé ! Certes ses cordes vocales étaient faibles, mais elle parlait ! Une explosion de joie se répandit dans tout son corps, et dans un mouvement non calculé, elle prit sa sœur dans ses bras, sans penser qu'en faisant cela elle allait également se rapprocher de Willy qui avait toujours Charlotte contre lui. Ils restèrent un moment comme cela, avant que Willy ne s'éloigne, voulant leur laisser ce moment toutes les deux. De plus, il devait réfléchir à ce qu'il allait faire maintenant : à l'origine, seul l'enfant gagnant devait venir vivre avec lui à la chocolaterie, mais maintenant, deux obstacles se dressaient devant lui : la connivence entre les sœurs était tellement forte qu'il était certain qu'elles n'accepteraient pas d'être séparées, et le second obstacle était lui-même. En effet, imaginer ne plus revoir Carlie lui paraissait insoutenable, et lui donnait la sensation d'avoir un trou dans la poitrine. Il ne devait pas répéter deux fois la même erreur.

Pendant ce temps, la grande sœur avait soulevé la petite dans ses bras, et la serrait le plus fort possible contre elle, laissant ses larmes couler en abondance.

« Tu parles à nouveau mon chat ! » murmurait Carlie en continuant de pleurer.

Toujours sa sœur dans ses bras, Carlie se rapprocha de Willy, et passa doucement sa main sur son bras jusqu'à enlacer ses doigts aux siens. Doucement, elle vint se coller à lui, comme elle le pouvait avec Charlotte dans ses bras, et déposa ses lèvres sur celles de Willy. Le contact avait été bref et léger, mais suffisant pour provoquer une avalanche de sensations chez l'un comme chez l'autre. Willy lui sourit tendrement, passa sa main libre sur sa joue, puis l'attira dans l'ascenseur. Une fois dedans Charlotte fut déposée au sol, et Willy appuya sur un bouton tout en haut.

« Monter sortir ? » murmura Charlotte avec de grands yeux interrogateurs.

« Accroche-toi ! » lui sourit Willy.

L'ascenseur commença à monter, et accélérait de plus en plus. De son bras droit Carlie s'accrocha à Willy, et de son gauche elle serra Charlotte contre elle.

« Aie aie aie, il va falloir que nous allions beaucoup plus vite si nous voulons traverser. » dit tranquillement le chocolatier.

« Traverser quoi ? Non … Willy ne me dîtes pas que … non, c'est de la folie il est en verre ! » s'affola Carlie en serrant encore plus le bras de Willy.

Le chocolatier plaça sa main libre sur la joue de la jeune fille pour la forcer à le regarder dans les yeux.

« Fais-moi confiance ! » lui murmura-t-il.

Ce soudain tutoiement la laissa perplexe suffisamment longtemps, et avant qu'elle ne le réalise, l'ascenseur était dehors dans le ciel, et redescendait, menaçant de s'écraser sur les cheminées de l'usine. Willy appuya sur un autre bouton, et des réacteurs se mirent en route, permettant à l'engin de voler.

« Bien, allons voir nos amis de la visite, ils devraient être en train de sortir à l'heure qu'il est … » proposa Willy.

Effectivement, lorsqu'ils se rapprochèrent de la cour de l'usine, ils purent voir et entendre les quatre duos parent/enfant qui se dirigeaient vers les grilles, où des dizaines de journalistes les attendaient.

« Augustus ne mange pas tes doigts. » réprimanda madame Gloop.

« Mais je suis tellement bon ! » argumenta son fils.

Le garçon était recouvert de chocolat fondu, et était … dégoutant …

Carlie se murmura à elle-même : « Tout ce chocolat gâché … »

« Il ne sera pas gâché, rassurez-vous, il sera nettoyé comme si rien de tout cela ne s'était passé ! » lui répondit Willy à son oreille, la faisant frissonner. Elle aurait du se douter qu'il avait plus d'un tour dans son sac, et qu'il avait anticipé ce qui arriverait.

Ensemble nous adoucirons nos peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant