Ensemble nous adoucirons nos peines

Bonus - Chapitre additionnel

A @Zeldapotter2605 , en espérant que ce chapitre ne te décevra pas

Carlie émergea doucement, réveillée par les rayons du soleil qui venaient caresser son visage. L'odeur habituelle des appartements, un mélange de vanille et d'amande, chatouillait délicieusement ses narines. Cela faisait quatre mois que Charlotte et elle étaient arrivées, et la vie n'avait jamais été aussi agréable. Bien que Willy pût parfois se montrer exigeant quand il s'agissait des confiseries, il s'était montré ... parfait avec elles deux, attentionné, prévenant, aimant ...

Au sujet de leur relation à tous les deux ... à vrai dire ils ne savaient pas vraiment où ils en étaient. Aucun d'eux n'avait déjà vécu de relation avec une autre personne auparavant, alors ils ne savaient pas vraiment s'y prendre, quel était l'ordre normal des choses. Et ils n'avaient aucune personne à qui se confier, à qui poser des questions. Tous les deux avançaient alors à tâtons, se rapprochant, hésitant, s'excusant, rougissant, essayant, mais finalement, il n'y avait pas vraiment de mots à poser sur cette relation. Chacun appréciait la compagnie de l'autre, s'embrasser provoquait toujours cette avalanche de sensations en eux, comme lors de la visite de la chocolaterie. Mais pour autant, jamais ni Willy, ni Carlie, n'avait osé déclarer ouvertement ses sentiments à l'autre. Régulièrement ils passaient la nuit ensemble, s'aimant comme il semblait bon de le faire, mais le lendemain, rien ne changeait vraiment. Les actes étaient là, mais pas les paroles.

Alors que Carlie ouvrait les yeux, une étrange sensation monta en elle. Dérangeante et à la limite du désagréable. Finalement, n'y tenant plus, elle se dépêcha de rejoindre la salle de bain juxtaposée à sa chambre, et rendit son dernier repas de la veille. Décidément ce changement de vie était bien plus compliqué qu'il n'y paraissait au début. Travailler dans une chocolaterie imposait de goûter sans arrêt ce que l'on faisait, et le manque d'air frais commençait également à lui manquer. Peut-être qu'elle devrait aller en ville aujourd'hui, profiter du printemps, et se rendre auprès d'un professionnel de santé qui pourrait peut-être lui prescrire quelque chose contre ces nausées matinales ...

Carlie se rendit donc sous la douche, puis alla s'habiller rapidement. Encore un autre changement : avant d'arriver à la chocolaterie, sa silhouette était mince, parfois à la limite de la maigreur, mais maintenant, elle ne rentrait même plus dans certains de ses habits ! Encore un inconvénient du travail en chocolaterie, elle mangeait trop et ne parvenait plus à boutonner ses pantalons ...

Une fois prête, la jeune fille s'échappa de l'usine, profitant que Willy soit déjà parti travailler, et que Charlotte soit en train d'étudier. Carlie utilisa la petite porte de service à l'arrière de la chocolaterie afin d'arriver plus discrètement dans la rue, puis respira à plein poumon cet air frais, empli d'une senteur fleurie printanière. Elle se mit à arpenter les rues, retrouvant l'habitude de circuler ailleurs que dans les couloirs infinis de la chocolaterie. Finalement, elle arriva à sa destination, et s'engouffra la peur au ventre.

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Un peu plus tard, Carlie retourna dans la rue, les larmes coulant abondamment sur son visage. La nouvelle venait de tomber : elle était enceinte, de six semaines. Cette situation lui paraissait irréelle. Enceinte ... Après si peu de temps ... et alors qu'entre Willy et elle, le « nous » était encore bancale, et surtout incertain. Alors qu'il leur était encore difficile de comprendre ce qui les unissait, et où en était leur relation, ils allaient devenir parents. Enfin ... à condition que Willy l'accepte. Tout en retournant vers la chocolaterie, Carlie se demandait ce qu'elle allait faire. Elle ne pouvait pas lui annoncer tout de suite, pas comme ça. Finalement, la jeune fille retourna se coucher, incertaine de son avenir.