Chapitre 10

3.4K 159 24
                                    

« Bravo ! Très réussi ! Ne sont-ils pas délicieux ? Ne sont-ils pas charmants ? », demanda Willy, en applaudissant énergiquement.

« Tout cela semble avoir été répété », lui répondit monsieur Salt, dubitatif.

Non mais quel rabat-joie ! pensa Willy, heureusement qu'il croisa le regard de la petite Charlotte, qui était aussi malicieux que celui de ses ouvriers, cela l'apaisa un peu.

« Comme s'ils savaient ce qui arriverait », déclara Mike avec un sous-entendu.

« Oh, billevesées ! », répondit Willy, agacé.

Le chocolatier semblait prêt à continuer la visite lorsque Madame Gloop l'arrêta.

« Où est mon fils ? Où ce tuyau débouche-t-il ? », ah oui c'est vrai ! Tout le monde semblait avoir oublié Augustus désormais.

« Ce tuyau, il se trouve qu'il mène directement à la salle où je fabrique le plus délicieux des fondants à la fraise enrobé de chocolat »

« Alors il sera transformé en fondant à la fraise enrobé de chocolat et sera vendu au kilo dans le monde entier ?! », madame Gloop paniquait de nouveau.

« Non je ne le permettrais pas, ce serait affreusement mauvais ! Vous imaginez un Gloop fondant à l'Augustus ? Glop ! Personne n'en voudrait », déclara Willy sans vraiment prendre la mesure de ce qu'il disait.

En entendant cela, la mère d'Augustus se décomposa, puis sembla perdre patience en voyant Charlotte et Carlie rire à s'en tenir le ventre. Willy lui, était fière non seulement de sa répartie, mais également d'avoir été capable d'engendrer un son aussi mélodieux que celui du rire de la plus grande Bucket. Ces dernières ne perdaient d'ailleurs pas une miette de ce qu'elles voyaient et entendaient : cela faisait bien trop longtemps qu'elles n'avaient pas ri autant, et cela leur faisait le plus grand bien ! Cependant, elles s'arrêtèrent en entendant le bruit que venait de produire Willy, apparemment pour appeler un Oompa-Loompa.

« Tu vas conduire madame Gloop à la salle des fondants d'acc ? Et l'aider à retrouver son fils. Tu prends un bâton, et là tu fouilles dans la grosse barrique où on brasse le chocolat, d'acc ? », lui demanda-t-il après s'être accroupis devant lui.

Pour toute réponse, le petit ouvrier en question croisa ses bras sur son torse, comme s'il s'agissait là d'un signe de confirmation, puis il s'inclina devant Willy, avant d'attraper le bas de la jupe de madame Gloop pour l'emmener dans la bonne direction. Carlie ne put s'empêcher d'être touchée devant la scène qui venait d'avoir lieu : Willy semblait être proche, et très attentif à ses Oompa-Loompas, il semblait les aimer comme on aime un membre de sa famille.

Le regard de Carlie fut attiré par les signes que lui faisaient sa sœur : elle lui demandait comment les Oompa-Loompas avaient fait pour que leur chanson parle d'Augustus.

« Je n'en sais rien Chacha. Willy ? Charlotte se demandait comment cela se faisait que la chanson parlait d'Augustus ? »

Lorsque Carlie interpella le chocolatier - qui était déjà en train de l'observer - il la regarda avec ce qui était certainement son plus beau sourire, ce qui donna comme des papillons dans le ventre à l'intéressée. Jamais auparavant elle n'avait eu cette sensation. Et jamais non plus elle n'avait autant rougi en une journée !

« L'improvisation est un jeu d'enfant, tout le monde peut le faire. », répondit-il dans un sourire. Il se tourna ensuite vers Violette, « Toi petite fille, dis un mot, n'importe lequel »

« Chewing gum », proposa-t-elle avec un haussement d'épaules.

Bien sûr ! Chewing gum ! Carlie avait l'impression de perdre un peu patience avec cette jeune fille, dont l'existence toute entière semblait tourner autour de son morceau de caoutchouc vieux de trois mois … Elle ne put s'empêcher de rouler des yeux, chose qui fut remarquée par plusieurs des personnes présentes dans la salle. La mère de Violette sembla profondément choquée, Mike … n'eut aucune réaction … et étonnement le père de Veruca semblait être d'accord. Charlotte rigolait de la voir ainsi, elle connaissait la patience de sa sœur (sauf quand il s'agissait d'elle). Et enfin Willy … pensait exactement la même chose.

« Le chewing gum c'est très vulgaire, le chewing gum ça m'exaspère ! Tu vois, c'est exactement pareil. »

« C'est pas vrai ! », affirma Mike sur un ton de défis.

« Tu ne devrais pas marmonner, parce que je ne comprends pas un mot de ce que tu dis… Allez, continuons la visite. »

Lorsqu'ils se remirent en marche, Charlotte regarda sa sœur avec une lueur d'inquiétude dans les yeux.

« Ne t'inquiète pas mon chat, Augustus va s'en sortir, ce n'était qu'une blague. »

Et sur ce point, Carlie espérait avoir raison de faire confiance à Willy Wonka : peut-être qu'il voulait donner des leçons de moral à ces enfants, mais il ne laisserait certainement pas quelque chose de grave arriver à l'un d'eux … du moins elle l'espérait.

Alors qu'elle marchait tranquillement aux côtés de Willy, madame Beauregard s'interposa entre eux deux.

« Willy, je peux vous appeler Willy bien sûr ? » commença-t-elle en minaudant.

« Oh euh, monsieur Wonka sera très bien » répondit-il. De toute évidence, elle avait entendu Carlie l'appeler de la sorte et voulait en faire de même. Mais sans savoir pourquoi, avoir demandé à la jeune fille de l'appeler par son prénom semblait avoir été la bonne chose à faire, alors que d'entendre cette femme l'appeler ainsi … ce n'était pas ce qu'il voulait de toute évidence.

La mère de Violette semblait choquée de se voir refuser ce privilège, et commença à rougir sous le coup de la colère quand elle vit que Carlie rigolait de l'échange qu'elle venait d'avoir avec le chocolatier. Désirant remettre les choses à leur place, elle attendit que le groupe s'éloigne un peu, puis attrapa la jeune fille par le bras pour lui parler seule à seule.

« Je te déconseille de continuer ton petit jeu avec Willy, ou tu pourrais le regretter. » menaça la blonde avec une main sur l'épaule de Carlie.

« Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler » cracha-t-elle en se dégageant de son emprise.

« Ne fais pas l'innocente. J'ai bien vu que tu essayais de le séduire, mais tu ne parviendras pas à faire gagner ta fille de cette façon, c'est ma Violette qui remportera le grand prix, et il n'en sera pas autrement. »

« Vous êtes complètement folle ! Déjà Charlotte n'est pas ma fille mais ma sœur ! Et Vous êtes la seule ici à ne penser qu'au prix ! Votre physique de Barbie va parfaitement avec votre mentalité de bas étage … c'est navrant » après avoir dit cela, Carlie contourna madame Beauregard, qui avait été figée par la surprise, et alla rejoindre les invités.

Willy guida le groupe au bord de la rivière de chocolat, où il sembla attendre quelque chose. Carlie vint se positionner à côté de Charlotte, qui se trouvait elle-même non loin de Willy. Inconsciemment, dès qu'elle les eut rejoints ce dernier la regarda, et vit l'énervement sur son visage.

« Quelque chose ne va pas ? » se risqua-t-il, conscient que l'attention qu'il portait à la jeune fille était largement supérieure à celle qu'il donnait aux autres invités.

« Non ce n'est rien de bien important, ne vous inquiétez pas. » dit-elle en rougissant légèrement.

« Sûre ? » demanda-t-il.

« Oui … une simple petite rivalité féminine » répondit-elle, gênée, et espérant qu'il n'interpréterait pas trop ce qu'elle venait de dire.

Ensemble nous adoucirons nos peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant