Chapitre dix sept

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Mélaine

-"Respire. Expire, Mél," répétais-je pour la soixantième fois.

En effet, j'avais écouté les conseils de ma grandmère et j'avais, comme l'avait-elle si bien dit, sauté dans le vide. Je m'aventurais dans un terrain inconnu, dans une terre  sombrée de désirs obscures et le propriétaire du terrain ne pouvait qu'être Thomas.

Comment en étais-je arrivée là? Cet homme avait éveillé un feu en moi. Était-ce de l'amour? Du désir? Ce désir qui me consumait de l'intérieure, qui me faisait perdre mes moyens et qui me poussait à commettre les pires folies.

Me regardant une dernière fois dans le miroir, je sortis de mon bureau, une boule d'angoisse me serrant l'estomac. Si Thomas voulait jouer, aujourd'hui, il allait jouer. Mais selon mes règles. Il avait joué avec mes nerfs, il allait en payer le prix.

Le soleil allait bientôt se coucher. Le ciel avait pris une couleur presque orangée. Profitant du peu de rayons de soleil, je décidais de marcher. De plus ma Volvo rouge, vestige de mes années universitaires, était au garage. Elle aussi allait m'abandonner, tout comme ma grandmère.

-"Un chocolat chaud, s'il vous plait," demandais-je au serveur quand je fus arrivée devant un café où il n'y avait pas grand monde.

Ce dernier revenait avec ma boisson et disparut aussitôt derrière son comptoir. Je regardais ma montre qui affichait dix sept heures trente. Dans trente minutes, sa réunion allait terminer et je pourrais enfin le revoir.

Depuis le baiser au gala, je n'avais eu aucune nouvelle de Thomas. Certes, il ne m'avait pas manqué.

-"Non mais tu t'entends? Bien sur qu'il te manque," me somma ma conscience.

Bien sur qu'il m'avait manqué mais ce n'était pas réciproque. Les sentiments que j'éprouvais pour lui  n'étaient malheureusement pas partagés. Oui j'étais tombée amoureuse de Thomas et je m'en étais rendue compte trop tard.

Tout les signes étaient présents. Les papillons dans le ventre, nos jeux de regards, la joie que je ressentais et qui pouvait se traduire sur mon visage quand on me parlait de lui. Oui, hélas, Cupidon m'avait décoché une flèche d'or en plein coeur.

Je bus d'une traite mon chocolat chaud et faillis m'étrangler avec cette boisson brulante. Regardant ma montre qui m'indiqua qu'il serait bientôt dix huit heures, je réglais la note, ensuite me dirigeais vers le parking souterrain de cette vertigineuse tour de verre, la Craig Enterprise.

Enfin arrivée à destination, je cherchais la voiture de mon fameux client, ce bel allemand aux cheveux de blé.

-"Une Volswagen noir," m'avait dit Guillaume.

Je cherchais sa voiture dans ce myriade de véhicules dans ce parking et le trouvais enfin. Quelle bolide! Guillaume avait raison. C'était une pure merveille. Mais comment pouvait-il le savoir? Je haussais les épaules. En effet, il était trop tard pour avoir des réponses.

Examinant attentivement sa voiture, je cherchais un moyen d'y entrer sans pour autant briser quoi que ce soit.

-"Alléluia," m'écriais-je.

On dirait que les dieux étaient de mon côté. Ils m'avaient tout simplement tendu une perche car l'une des fenêtres de la voiture était à moitié ouverte. Je glissais ma main à l'intérieure et après quelques tentatives, je pus ouvrir la portière et m'assis à l'arrière.

-"Mais qui pouvait laisser la fenêtre de sa voiture ouverte?" ne pus-je m'empêcher de me demander.

Dix huit heures. Bon sang. Si ma grandmère m'aurait vu, elle se serait gentiment moquée de moi. Je respirais et expirais pour me calmer.
-"Il est trop tard pour faire marche arrière, Mél," me réconfortais-je en voyant Thomas monter dans le siège conducteur.

Il ne m'avait même pas aperçu. Cependant, lorsqu'il redressa le rétroviseur, il me vit.

-"Mélaine! Que faites-vous dans ma voiture?" demanda-t-il surpris.

Prenant une grande inspiration, je me jettais dans le vide aux risques de tomber et d'être humiliée et me lançais.

-"Depuis cette soirée au bar, vous m'avez bien fait comprendre que vous me voulez, Thomas. Hors depuis tout ce temps, une question m'avait hanté nuit et jour," répondis-je. -"Qu'y a-t-il sous mes vêtements, c'est ça?" poursuivis-je.

-" Eh bien à vous de le découvrir,Thomas."

Joignant le geste à la parole, je déboutonnais le dernier bouton de mon manteau. Et tandis que mon manteau tombait sur le siège, mon corps nu apparut devant lui.

Is It Desire!Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant