Chapitre vingt et un

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Mélaine

-"Bon sang! Ça fait plus d'une quinzaine de minutes que vous fouillez dans votre sac à main? Vous avez perdu quelque chose?" demanda Thomas.

Je relevais la tête vainqueur lui montrant fièrement ma barre de chocolat en m'écriant avant de partir dans un fou rire:

-"Voici le diner!"

Le bel allemand me fixa éberlué avant de me rejoindre dans mon fou rire. Cela me faisait un bien fou de me défouler. Aussitôt que Thomas m'avait annoncé que nous étions bloqués dans sa voiture, je m'étais cachée dans un silence de mort. J'étais paniquée. Bon dieu! Moi qui voulait l'éviter, nous voilà bloqués dans sa voiture!

Une peur sans nom se propageait dans mon corps tout entier. Je regardais le temps mais hélas il faisait déjà nuit et seul les flocons de neige étaient visibles.  Remarquant que j'étais ailleurs, Thomas déboucla sa ceinture de sécurité et s'avança pour caresser ma joue.

-"N'aie crainte. Tu es en sécurité ici," me réconforta-t-il.

Je fronçais légèrement les sourcils face à ce tutoiement. 

-"On va y rester pour un long moment, alors vaut mieux cesser avec ce vouvoiement inutile," conclut-il comme s'il lisait dans mes pensées.

J'hochais la tête voulant savourée le contact de ses doigts sur ma joue. Putain! La peur de rester cloitrée dans cette voiture dans laquelle j'avais dévoilé mon corps avec ce bel Adonis me rendait dingue.

Au fond de moi, c'était un cataclysme d'émotions conflictuelles car je voulais qu'il me serra fort dans ses grands bras musclés mais aussi qu'il arretait une bonne fois pour toute de cesser de me tourner autour comme un vautour, prêt à abattre sa victime quand cette dernière serait faiblie.

-"Il est quelle heure?" demandais-je pour mettre fin à cette tension naissante.

-"Vingt heures trente," répondit Thomas en retirant sa main sur ma joue à mon grand regret.

Comment était-ce possible! Cela faisait plus de deux heures que nous étions coincés dans sa voiture au beau milieu de nulle part, mais pour moi, cela avait duré plusieurs jours! Comment allions-nous survivre?

-"À propos de ravitaillements, nous avons une barre de chocolat, une bouteille d'eau à moitié remplie et du whisky" conclut-il en me tendant la bouteille de cet alcool.

J'en pris une gorgée pour calmer les battements erratiques de mon coeur et grimaçais.

-"C'est fort," rétorquais-je avant de toussoter.

-"Mais c'est bon," répliqua Thomas en me souriant. -" Sinon, parle moi de toi."

-"Que veux- tu savoir? Tu es le genre d'homme à être minutieux. Je mettrai ma main au feu que dans ton bureau, il y a un dossier intitulé Mélaine," le défiais-je.

-"Faux," contredit cet Apollon dont les tourmalines paraïba s'étaient assombris. -"Le dossier se trouve dans mon appartement et s'intitule l'inconnue du bar," poursuivit ce dernier avec un sourire malicieux qui me laissa sans voix.

Je grattais l'arrière de ma nuque, signe que j'étais mal à l'aise. Plutôt honteuse, je dirais.

-"Je rigole, il n'y a pas de dossier. Ne t'inquiètes pas. Le passé est derrière nous même si je garde de bon souvenirs de cette soirée," déclara Thomas d'une voix rauque.

Je le regardais interdite et poursuivais la discussion pour mettre fin à cette tension qui venait de renaitre.

-"Parle moi de toi alors pour qu'on soit quitte."

-"Humm, et bien, je suis allemand, mais tu le sais déjà. Je suis fils unique. Mon père est mort d'un accident d'un voiture et je suis célibataire," déclara-t-il en me montrant sa main pour appuyer ses dires. -"Et toi? Tu as de la famille."

-"Mon père est mort, il y a plus de dix ans," commençais-je un brin nostalgique. -"Et il y a Chérylle, ma meilleure amie et ma grandmère, elle séjourne à l'hôpital, le New York Cancer and Blood Specialists."

-"Désolé, je ne le savais pas," dit Thomas sincèrement.-"Et tu as des frères ou des soeurs."

-"Oui, une grande soeur. Alors, nous sommes quitte," déclarais-je pour changer de sujet car mon passé, je l'avais enterré et je ne voulais en aucun cas le détérrer.

-"Non, il y a une chose que je ne sais pas?" poursuivit Thomas.

Face à mon visage interrogatif, il poursuivait.

-"Tu es mariée, divorcée ou célibataire?"

-"Célibataire," avouais-je en lui prenant la bouteille de whisky.

-"Tant mieux alors," mumurra Thomas en se passant la langue sensuellement sur sa lèvre inférieure tandis que je déglutis avec peine sachant que la soirée venait juste de commencer et était loin d'être terminée.

Is It Desire!Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant