Chapitre quarante sept

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Mélaine

-"Comment te sens-tu?" lui demandais-je.

-"J'ai une pêche d'enfer!"

Caressant son crâne autrefois grené de cheveux aussi noir que de la suie, je souris tristement à ma grand-mère qui me rendit mon sourire. Sa situation empirait de jours en jours. Elle allait bientôt partir pour ne plus jamais revenir tout comme mon père.

-"Il lui reste quelques jours voire même quelques semaines," m'avait dit le Docteur Spiller.

Son regard qui me disait que la fin était proche me tuait de l'intérieure. Des larmes commencèrent à brouiller ma vue. Un cri étouffé mourut dans ma gorge. Un sentiment d'impuissance habitait mon coeur dès que j'entrais dans sa chambre. La voir se battre sans relâche sans jamais baisser les bras...

Mais ça n'avait servi à rien. Au final, elle allait mourir.

-"Ne pleures pas, ma chérie. Je serais toujours avec toi."

-"Je sais mais...."

Aucun son ne sortit de ma bouche cependant. Les larmes parlèrent à ma place. Des fois, il faut mieux se taire et profiter de l'instant présent et c'était ce que je fis.

-"Thomas n'est pas venu?" me demanda ma grand-mère pour changer de sujet.

-"Non, il viendra plus tard. Il a eu une réunion de dernière minute."

-"J'ai hâte de le rencontrer. Il est comment?"

-"Très beau!" m'extasiais-je.-"Mais, raconte moi ta journée! Certains colportent que tu as un amoureux! Comment as-tu pu me cacher cette nouvelle?"

-"Ce n'est pas un amoureux! Marcus est seulement un ami. Quand tu n'es pas là, il vient me tenir compagnie."

-"Un ami? Un ami qui t'apporte des fleurs et qui vole des chocolats à la cantine! Typique d'un badboy!" dis-je avant que ma grand-mère éclata de rire.

-"Il ne manque plus que les tatouages et sa moto!" répliqua ma grand-mère en essuyant ses yeux.-"Ça ne va pas?"

-"Euh non, c'est Thomas. La réunion est terminée. Il veut tellement te rencontrer!"

-"À ce que je vois, c'est du sérieux entre vous."

-"Oui, ça fait plus d'un mois que nous sommes ensemble. Crois-tu que je devrais lui parler de mère? Il me pose souvent des questions sur ma famille," lui avouais-je, une boule au ventre.

Thomas était mon havre de paix. Faire preuve de patience durant ce mois malgré mes nombreux cauchemars m'avait démontré son amour. Néanmoins, même s'il m'avait promis qu'il ne me jugerait pas, j'avais peur.

-"Ta mère est venue hier matin, ma chérie."

-"Qu'est-elle venue faire ici?"

-"Elle veut te parler, renouer les liens. Tu lui manques, Mél!"

Un rire amer s'échappa de ma gorge.

-"Renouer les liens? C'est maintenant qu'elle veut renouer les liens après m'avoir abandonnée! Tu la crois, mamie?"

-"Non. Je sais plus. Mais, ma puce, c'est ta mère!"

-"Vraiment? Elle m'a abandonné quand j'avais le plus besoin d'elle! Nous avons beau avoir le même sang, elle n'est pas ma mère!"

-"N'en parlons plus, s'il te plaît. Je suis venue pour te voir et non discuter d'elle," ajoutais-je en essuyant mes larmes.

-"Puis-je entrer?" me demanda une voix que je reconnaîtrais entre mille.

Thomas se tenait devant la porte, un bouquet de lys dans ses mains. Nous avait-il entendu?

-"J'espère que non!" pensais-je.

-"Ma chérie. Qui est-ce?" me demanda ma grand-mère.

-"Oh, oui, mamie, je te présente Thomas. Thomas, je te présente ma grand-mère."

-"C'est un plaisir de vous rencontrer, madame."

-"Pas de madame avec moi! Appelle moi, mamie. Ma petite fille avait raison, vous êtes très beau!" renchérit-elle.

Non! Elle n'a pas dit ça!

-"Oui, Mélaine a très bon goût," ajouta ce dernier en me dévorant du regard. 

Is It Desire!Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant