Is It Desire!Tome 1 (Terminé)

Chapitre quarante huit

Mélaine

-"Oui, Mélaine a très bon goût," répliqua Thomas en me dévorant du regard.

Cependant, son sourire rempli de sous-entendus disparut immédiatement dès qu'il aperçut mes yeux rougis. Tel un prédateur, il fonça vers moi mais d'un regard suppliant, je lui fis comprendre que ce n'était pas le bon moment. D'un hochement de tête, Thomas se ravisa puis donna le bouquet de lys à ma grand-mère que je mis aussitôt dans un vase.

Ses tourmalines paraïba inquisiteurs me fixèrent intensément attendant sûrement une réponse de ma part. Mais, au lieu de lui répondre, je m'assis à côté de lui puis lui sourit tendrement pour le rassurer.

Saisissant ma main possessivement,  Thomas y déposa un chaste baiser qui électrisait mon corp tout entier. Dans ses yeux assombris, je pouvais y lire une promesse; celle de me faire capituler ce soir. Déglutissant avec peine, j'évitais soigneusement son regard insistant pour me concentrer sur ma grand-mère même si ses paroles me perturbaient.

Le retour de ma mère dans ma vie ne présageait rien de bon. Moi qui croyais qu'elle m'avait tout bonnement oublié! Devrais-je m'en réjouir de savoir qu'elle voulait me revoir? Non, Je la connaissais assez pour déduire que cette histoire de renouer les liens familiaux était un leurre. Que voulait-elle enfin? De l'argent?

Cela me semblait plus logique. Le discours émouvant qu'elle voulait discuter ou même se faire pardonner avait ému ma grand-mère mais pas moi. Elle avait eu la possibilité de renouer nos liens mère fille, pourtant elle m'avait toujours répugné depuis ma naissance.

-"Mél, tout va bien?"

La voix de Thomas me fit sortir de mes pensées.

-"Ou... Oui, désolé. J'étais ailleurs. Tu disais?"

-"Je lui racontais la fois où tu avais brûlé toutes tes poupées quand toi et ta soeur avaient regardé ce film d'horreur... J'ai oublié le titre!" me rappela ma grand-mère en faisant mine de réfléchir.

-"C'était Chucky, mamie! Et j'avais pas brûlé toutes mes poupées, il en restait encore trois ou quatre!"

-"Pauvres poupées!" s'exclama Thomas avant d'éclater de rire tout comme ma grand-mère.

-"Et ce n'est que le début!" ajouta cette dernière en essuyant ses larmes.

-"Mamie!"

-"Qu'a-t-elle fait d'autre?" ajouta Thomas pour encourager ma grand-mère de parler.

-"Tu te rappelles, ma chérie, du pique-nique?"

Oh non pas ça! Pas le pique-nique!

-"Que s'était-il passé?" demanda mon petit ami curieux.

-"Rien du tout!" répliquais-je.

-"Comment ça rien du tout? Au lieu de mettre du jambon dans le sandwich, toi et ta soeur aviez mis des vers de terre! Ta mère avait failli faire une crise quand elle s'en était rendue compte!"

-"Tu te rappelles de la tête que mère a fait quand elle avait mangé le sandwich?"

Nous partîmes tous dans un fou rire ensuite.

-"Merci d'être venu, Thomas," le remerciais-je.

-"Pas besoin de me remercier, je n'aurais raté ce moment pour rien au monde. Ta grand-mère est une personne formidable."

-"Oui, depuis la mort de mon père, elle s'est occupée de moi comme sa propre fille. Elle est tout ce qui me reste de ma famille."

-"Et moi?" me demanda-t-il.

-"Toi, tu es l'homme que j'aime!"

Thomas m'étreignit tendrement puis colla son front au mien.

-"Il faut qu'on parle, Mél."

-"Que se passe-t-il?" lui demandais-je inquiète.

-"Je t'ai menti. Il n'y avait aucune réunion cet après-midi," avoua-t-il.

-"Pourquoi m'avoir menti alors?"

-"Je voulais savoir," m'expliqua-t-il.

-"Savoir quoi?"

Un frisson d'effroi parcourut mon corp en le dévisageant. Ses yeux reflétaient quelque chose que je n'avais jusque là jamais vu. De la pitié!

-"Je sais tout, Mélaine!"