Trois jours sont passés depuis l’agression de mon frère. Trois jours que nous n’avons pas réussi à joindre mon père. Je n’ai pas réussi à l’appeler. L’hôpital n'a pas réussi à l’avoir. Même la police n'a pas réussi à le joindre.
— Pouvez-vous me le décrire une nouvelle fois?
Je soupire.
— C'était sûrement un homme. Il était grand et tout habillé en noir. Il semblait être jeune et bien portant. Je n'ai vu aucun détail. Il était trois heure du matin.
Un autre policier prend ma déposition. C'est le troisième. C'est la toute première fois que je viens dans un bureau de police et cela fait trois heures que j'ai laissé Lukas à l’hôpital avec Sacha et Zoey. Ben est avec moi au commissariat.
— Vous avez l’heure précise de l’agression?
— J'ai appelé une ambulance à trois heure cinquante et une.
Il tape sur son clavier d’ordinateur.
— Vous m’avez dit que votre père était David Ventura.
— Mh.
J’avais au départ pensé à donner notre nom de famille, mais seuls les papiers administratifs de notre école à Lukas et moi portait le nom David Moren. La justice connaît notre père. Il n’est jamais allé en prison grâce à son avocat et à ses contacts.
— Votre frère a-t-il des liens forts avec votre père?
C'était la première fois que l'on me posait cette question. Je me redresse et Ben fait de même.
— Pas vraiment. Il a toujours du mal à lui parler sans s'énerver.
— Votre frère?
— Oui.
— Et a-t-il des ennemis?
— Lukas? Pas spécialement…
— Il ne s'est pas pris la tête avec quelqu'un récemment? Un ami, une connaissance, un collègue de votre père?
Je fais non de la tête avant de repenser à quelques choses.
— Le jour de l’agression, mon frère m’a protégé d'un gars lourd à une soirée.
Ce n'était pas vraiment une version précise mais Ethan correspond à la case “prise de tête avec Lukas”. Les deux autres n’avaient pas préciser que les ennemis pouvaient être simplement des connaissances avec qui mon frère s’est pris la tête. Le policier lève la tête vers moi.
— Vous avez son nom?
— Ethan.
— Comment est-il?
— Très lourd…
Le policier esquisse un sourire.
— Physiquement mademoiselle. précise-t-il.
— Ah pardon. je m’excuse. Grand, musclé, brun et il a des yeux noirs.
Il hoche la tête et tape de nouveau sur son clavier d’ordinateur. Il tourne l'écran vers moi et me montre une photo d'un homme imberbe.
— Est ce que c'est cet homme?
— Non. Pas de tout.
— Tant mieux. Très bien. Cet Ethan ne vous a pas donné de numéro ou quoi que ce soit?
— Non, rien du tout.
Il pose encore quelques questions puis nous laisse repartir du commissariat, après avoir récupéré nos numéros de téléphone.
— On les rejoint? je fais à mon meilleur ami en lui attrapant le bras, épuisée.
— On s’arrête à la pizzaria avant. Ok?
J'accepte directement et on se dirige vers l'arrêt de tram pour rejoindre notre pizzeria favorite.

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30.07
General FictionThaïs Moren et les problèmes sortis de nulle part vont ensembles. Elle est un peu tarée mais ça ne la dérange pas et son entourage arrive à le supporter. Enfin, en gros, c'est ce qu'il se passe quoi. - Le titre n'a pas vraiment de rapport avec l'his...