On était sur le toit de l’école tous les cinq: mon frère Lukas, mon meilleur ami, Benjamin, ma meilleure pote, Zoey et son cousin, Sacha.
Nous étions un groupe soudé et solide au lycée et en dehors. Personnellement, je les considérais comme ma famille. L’homme avec qui Lukas et moi habitions, autrement,dit, notre père, était moins proche de nous que de ceux qu'il surnommait les Nemesis. Ils étaient sa famille, son équipe, son gang. Ils étaient ceux avec qui il travaillait, avec qui il vivait presque. Notre géniteur ne se préoccupait pas de nous. Peut-être était-ce pour nous protéger, après tout il avait pas mal d’ennemis. Nous vivions donc, Lukas et moi, chez nous ou alors dans notre planque, à ces quatre zigotos et moi-même. Nous nous étions installer dans un sous-sol de hangar. Le grand-père de Zoey y avait travaillé plus de la moitié de sa vie et avait fait connaître à sa petite-fille cet endroit de rêve. Ce n'était pas très loin du centre ville. Nous avions à prendre le tram pendant cinq minutes puis marcher une dizaine de minutes et c'était bon. On accédait au rez de chaussé par un grand portail puis on devait déplacer un grand panneau de bois pour entrevoir une ouverture dans le mur qui laissait place à des escaliers. On pouvait monter jusqu'au toit, trois étages au dessus ou descendre jusqu'au deuxième sous-sol. On avait placé une bâche en guise d’entrée au niveau de notre planque. On pouvait prendre à gauche, pour rejoindre un ascenseur qui ne fonctionnait pas, et à droite, pour faire face à une porte en métal gris quelques pas plus tard. C'était à ce stade là que nous accedions à notre petit appartement. Grâce au grand-père de Zoey, qui avait réussit à isoler les cinq pièces composant la planque, l’appartement était largement habitable. Il nous avait même offert un générateur d’électricité. Il était le seul, avec la tante de Ben, a connaître notre planque dans le hangar. Ils nous avaient tous les deux aider au maximum pour aménager et rendre vivable l’appartement. Il y avait deux chambres, une salle de bain plutôt salubre, même si nous ne l’utilisions pas tellement, une grande pièce à vivre, avec un coin cuisine et un salon, et enfin une grande salle de jeu. Ça devait être à la base une salle des machines, car de grandes chaines pendaient lorsque nous avons premièrement connu l’endroit et il y avait de grandes traces de poussière au sol. Notre salle de jeu était un genre de salle de sport. On pouvait y trouver d’énormes sacs de riz pendus aux chaînes, dont on se servait de sacs de frappe; des tapis divers pour sauter dessus ou y faire des figures… On s'y amusait. Il arrivait même que l'on fasse des jetés de fléchettes ou de couteaux contre un panneau en polyester. Le hangar en soi était notre terrain de jeux. Nous avions une passion commune: bouger. Lukas et Zoey étaient à fond dans l’athlétisme. Sacha était un basketteur en puissance. Ben jouait au baseball en amateur. Je faisais beaucoup de danse. Et ensemble, nous pratiquions le running.
— C'est toujours d’actualité qu'on aille à la soirée? demande soudain Sacha alors que nous étions dans nos pensées.
— Mh, celle de Valentine? je fais la première.
Sacha veut répondre mais Lukas prend la parole.
— C'est elle que tu voulais gérer?
Mon frère se fait frapper par Sacha.
— Non.
— C'est qui alors? renchérit Zoey avec un sourire. Tu m'as parlé d'une meuf qui était censée faire une soirée que tu voulais te faire à moi aussi.
— C'était Thaïs.
J’éclate de rire. Ah oui, Thaïs c'est moi, en fait.
— T'as vu, même elle n'a pas compris que je voulais la gérer.
— Le jour où tu me touches, je rigole frère. je lui lance. Pas que je t'aime pas hein, mais disons que se faire “gérer” est pas mon truc.
— Je vais t’allumer tu verras.
Je souris. Ce doit être son genre d’humour de bâtard que j'apprécie le plus chez lui.
— À part ta lumière tu vas rien allumer. réplique mon frère en me prenant par les épaules.
— T'es protecteur aujourd'hui. constate Zoey en haussant un sourcil.
— Juste une minute. soupire Lukas. Attends, ça va redescendre.
Je rigole et le pousse.
— Du coup on y va? relance Sacha.
— Ouais. lui répond finalement Lukas.
— Elle a des thunes la go là.
— Dans la mesure où on se casse la tête, ça me va cousin.
Zoey rigole à sa propre remarque et on se fout de sa gueule.
— On va peut-être retourner en cours, non?
Benjamin était souvent sur son téléphone en ce moment. Il était aussi beaucoup concentré sur ses cours. Je sais que ses parents exercent une putain de pression sur lui pour les notes. Et le fait qu'il se rapproche de Luna, une fille de notre classe, doit justifier le portable toujours sorti.
— Ça n’a pas… commence Lukas.
La sonnerie retentit. Ben se relève et on le suit en discutant ensemble. On est pas tous dans la même classe. Lukas et Sacha sont séparés de Ben, Zoey et moi. Ils sont tous les deux en technologiques alors que nous sommes en général.
— Vingt heure au squat?
— Ouaip.
Et c'est ainsi que nous nous séparons avant d’aller en cours.
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30.07
Ficção GeralThaïs Moren et les problèmes sortis de nulle part vont ensembles. Elle est un peu tarée mais ça ne la dérange pas et son entourage arrive à le supporter. Enfin, en gros, c'est ce qu'il se passe quoi. - Le titre n'a pas vraiment de rapport avec l'his...