" I will cover you " - 16

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Je prends son menton dans ma main et l’embrasse. Ne me demandez pas comment ou pourquoi. C’est la seule chose que mon cerveau m’ait autorisé à faire. Je me recule immédiatement.

— Pardon, j’ai… J’ai paniqué.

Thais me dévisage dans le silence le plus total.

— Je vais m’évanouir. me prévient-elle après quelques dizaines de secondes. Mélanges, peu pour moi.

Aussitôt dit, aussitôt fait, sa tête tombe sur mon épaule et je la retiens avant qu’elle ne s’affale sur le goudron.

~ changement de point de vue ~
~ Thaïs ~

J'ai dû dormir comme un bébé la nuit dernière. Je me sens comme dans du coton. Je m’étire sans lever les yeux et tape contre un genre de barreau froid. J'ouvre les yeux d'un coup et sens ma tête tourner. Je suis dans une salle sombre et j'ai une aiguille plantée dans le bras. Elle est reliée à une poche transparente. Je suis dans un hôpital là? Je hais les hôpitaux. Je touche les draps du lit dans lequel je suis couchée. Ils ne sont pas râpeux comme à l’hôpital… Une fois que mes yeux se sont habitués à la pénombre, je remarque que je suis dans une chambre, du style hôtel, et que quelqu'un dort inconfortablement sur un siège à côté du lit. Je tente de me lever et passe mes jambes sur le côté du lit. Une machine pousse plusieurs bips stridents près de ma tête. Je lance un énorme coup de poing à l’intérieur et elle arrête de hurler. Sauf que la personne qui dormait est maintenant réveillée devant moi. Enfin, réveillée est un grand mot. Ses yeux sont plissés et son regard endormi.

— T'es enfin réveillée. Tu m'as fait une de ces peurs!

Je regarde le jeune homme de haut en bas avant de montrer la chambre d'une main.

— On est où?
Il fronce les sourcils.

— Au hangar de Némésis. Tu connais cette chambre, c'est…

— Némésis. je répète.

— Tu vas bien Thaïs?

Je hoche la tête.

— Ouais. Tu peux me faire sortir?

— Elaiza a demandé à ce que tu restes ici, en fait…

— C'est ma mère?

Le garçon ouvre grand les yeux.

— Non? Alors vas-y. Sors moi d’ici.

— Tu devrais plutôt l'attendre. Elle est médecin…

— Mais je suis où bordel?!

— À Némésis. souffle le jeune homme, que je trouve de plus en plus mignon. L’organisation de David…

— Mais…

Un mal de crâne me prend. Je me recroqueville dans le lit et sens des bras m’enlacer les épaules. Ma mémoire d'hier soir reste flou, plus j'essaie d'y penser, plus mon mal de crâne s’intensifie.

— Lukas… je gémis en m’accrochant à ses épaules.

Mon frère me sert un peu plus en me caressant les cheveux.

— Hé, ça va aller. Elaiza arrive.

La porte s’ouvre à ce moment là et le visage inquiet de Elaiza apparaît.

— Thaïs… Ton crâne est douloureux?

J’allais hocher la tête mais la douleur revient. Elaiza s’approche rapidement et se met à me diagnostiquer ou je ne sais quoi. Elle me demande de me coucher, ce que je fais.

— Elle est réveillée? j’entends une voix féminine dire.

Mon frère et la personne, qui semble être ma meilleure amie discutent un moment, tandis que je dévisage Elaiza et ses sourcils froncés.

— Tu as eu une perte de mémoires?

— J'ai dû mal à me souvenir la soirée d’hier… je fais.

— Hier soir? répète la médecin.

— Elle ne savait pas où elle était. Et elle ne se rappelait pas de Némésis. Ni de toi.

— C'est sévère… Combien de temps?

— Trois minutes? Elle s'est réveillée, elle a cassé ta machine qui bipait et…

Elaiza fait volte-face pour regarder sa fameuse machine. Elle laisse échapper un long soupir.

— Continue Lukas. dit-elle en serrant la mâchoire avant de se retourner vers moi.

— Désolée… je murmure. Je…

— Elle me regardait comme si j'étais un gars quelconque. Et elle était sèche, ne reconnaissait pas la chambre, Némésis ne lui disait rien…

Je regarde mon frère et la femme discuter comme si je n'étais pas présente. Certes, j'ai dû avoir un léger bug dans ma tête, car ce dont ils parlent ne me dit rien. Elaiza passe sa main sur ma joue.

— Pourquoi as-tu mélangé alcool et médicaments? me demande-t-elle.

— J'ai… pas vraiment la forme en ce moment. je confie.

Sacha et Zoey arrivent dans mon champs de vision. Sacha est à ma droite et Zoey aux côtés de mon frère et d’Elaiza.

— J'ai la tête ailleurs.

La main de Sacha se glisse dans la mienne. J’esquisse un léger sourire en lui serrant les doigts.

— Vous avez des nouvelles de David?

Elaiza semble rayonner.

— Il n'est plus dans un état critique. Il se réveillera très prochainement.

— Depuis quand?

Elle réfléchit un instant.

— À peine quarante heure…

— Et je le sais quand? je commence à élever le ton.

— Depuis que tu es dans le sommeil. lâche Elaiza. Trente six heure pour toi…

Hein!?

30.07Où les histoires vivent. Découvrez maintenant