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La soirée a bien terminée, hier. C'est en me réveillant que j'y pense, alors que nous nous sommes tous endormis par terre, collés les uns contre les autres dans l'espace restreint entre les meubles. Ça me fait penser à quel point nous sommes des enfants, en vrai. C'est vraiment pathétique, mais c'est vraiment le genre de notre groupe d'amis. Est-ce pour ça que je les aime autant ? Parce qu'on est ridicule ? Complètement !

En ouvrant les paupières, je découvre Luka, couchée sur le dos, la tête tournée vers moi. Ses cheveux tombent un peu, sur son visage et son cou. D'ailleurs, j'ai une mèche agaçante, moi aussi, qui traverse mon champ de vision. Je la pousse de la main avant de me lever un peu. Je m'arrête dans ma lancée, sentant un poids sur moi. En tournant la tête, je découvre un bras déposé sur moi, dont la main tombe au sol avec l'avant-bras. Je retire doucement le bras avant de me lever et de regarder à qui appartient ce bras.

Je trouve Len, endormi, un bras près de son visage et celui qui était tout juste sur moi. Je suppose qu'il a bougé en dormant et que son bras s'est trouvé là par erreur. Une armoire qui se ferme me retire de mes pensées. En voulant aller à la cuisine, je prends soin de ne pas marcher sur mes amis, commençant par Luka, que je réussis à passer par-dessus, ni vue, ni connue. Puis, viens Gakupo, dont je passe aussi sans embûche. En arrivant à la pièce originaire du bruit, je trouve Rin, qui se verse un verre de jus d'orange.

- Bon matin, Rin, dis-je pas très fort pour éviter de réveiller le trio qui sommeille toujours.

- Hey, bien dormi ?

Je hoche la tête avant qu'elle ne me propose quelque chose à boire. Je demande de l'eau. Nous restons silencieuses un bon moment, sirotant nos breuvages. Je tapote des doigts sur le marbre du comptoir. Puis, la blonde devant moi prend la parole.

- Regarde, dit-elle en pointant au salon.

Je me tourne la tête pour regarder ce qu'elle veut que j'y vois.

- Regarde à quel point les mains de Luka et Gakupo sont proches.

Effectivement, leurs mains semblent à deux doigts de se toucher. Bravo, Miku ! Une blague nulle, une ! Ce que je suis ridicule. Mais Rin a raison, elles sont toutes proches.

- Crois-tu qu'ils s'aiment ?

Je me retourne vers elle en haussant les épaules.

«»«»«»«»«» 

Lundi matin, le roi, sa femme et le petit prince ! Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Ouf, les fins de semaine, ça me fait un mal énorme. Je deviens complètement folle ! Je me lève quand même, faisant voler les couvertures en sortant du lit. Je pianote rapidement sur l'écran de mon téléphone et de la musique remplace le silence de ma chambre. Je tourbillonne en me rendant à mon garde-robe.

Malheur, rendue à la porte, un vertige me prend, signe de l'étourdissement qui me prend. Quelle idée insensée j'ai eue ! J'ouvre tout de même la porte coulissante avant d'observer mes habits. Que pourrais-je mettre aujourd'hui ? Ah ! Trouvé ! Je sors un veston noir à intérieur rose, une jupe à deux étages noirs à froufrous roses, une paire de bottes noire à attache et talon roses ainsi qu'une ceinture rose. Je me sors aussi des collants semi transparents. (NDA: Pour l'inspiration, j'ai pris l'habit de Sweet Devil !) J'enfile le tout et brosse mes cheveux. Pour attacher mes deux queues de cheval, je prends des attaches à cheveux en forme de papillon.

Fin prête, je sors de ma chambre en éteignant la musique et je dévale l'escalier. Je vois Mikuo, assis à la table, en train d'appuyer frénétiquement sur l'écran de son téléphone. Il semble très concentré, car il ne lève même pas les yeux pour me regarder. Je me dirige donc furtivement derrière lui. Si tu ne veux pas me voir, alors je vais t'obliger à me remarquer ! Arrivée derrière lui, je me prépare à lui attraper la taille. 1... 2... 3...

- Bouh ! je crie en lui attrapant la taille.

Mikuo lâche un cri de surprise en échappant son téléphone sur la table. Il lâche un juron pendant que je ris à gorge déployée.

- Qu'est-ce qui t'as pris ?! demande-t-il.

- Ça t'apprendra.

Il m'envoie promener avant de reprendre son bien. Sur l'écran, je découvre une conversation qu'il entretient. Le prénom affiché en haut se lit «Miki». Mais qui est-ce ?

- Tiens ? je fais. Avec qui parle-tu ?

Mikuo dépose vivement son portable, écran face à la table avant de bafouiller. Oh ? Oh ?!

- C'est ta petite amie ?! je m'exclame.

Mikuo se lève de table en rougissant à vue d'oeil.

- Non ! répond-t-il maladroitement.

- Tu l'aimes ?! je fais de plus bel.

- N-Non !

Puis, il part, apportant son secret avec lui. Je me décide à prendre mon déjeuner.

Je mange des céréales, seule. Je n'aurais peut-être pas dû parler de ça à Mikuo... Oh, tant pis... Je termine mon petit repas, puis vais rincer le bol du lait qui peut encore y contenir. J'entends mon frère revenir au rez-de-chaussée et me dire :

- Si tu veux ton transport à l'école, c'est maintenant.

Je dépose le bol et la cuillère pour ensuite me diriger à l'entrée pour prendre mon sac à dos. Je le dépose sur une seule épaule avant que nous quittions la maison. Mon frère verrouille la porte et déverrouille celles de la voiture. Je monte du côté passager alors qu'il prend le volant. Nous nous engageons sur la route dans un silence qui nous poursuit jusqu'à l'école secondaire. Il soupire alors que je prends la poignée dans ma main. Je me tourne vers lui et l'entends dire quelque chose.

- Je ne veux plus que tu espionnes mes conversations.

Je hoche la tête dans le silence avant de sortir de la voiture. Je ferme la portière et découvre Luka, ainsi que Gakupo, déjà arrivés. Que font-ils à l'extérieur ? La voiture de mon frère s'éloigne et je leur souris en m'approchant d'eux.

- Salut ! je fais. Qu'est-ce que vous faites dehors ?

- On a décidé qu'aujourd'hui, on attendrait tout le monde, à l'entrée ! me répond Gakupo.

- Oui, ça, et on veut profiter du beau soleil, pendant qu'il en est encore temps, sourit Luka.

Nous nous mettons à discuter, en relatant des événements de notre joyeux vendredi soir. Nous rions et commentons chaque chose dite par un autre. Luka se met à me regarder, puis à tourner autour de moi.

- Dis donc, Miku. As-tu déjà porté ça, avant ?

Bonne question. Je ne me souviens pas si j'ai déjà porté cet ensemble à l'école. Je me jette un bref coup d'oeil avant de ne me rendre compte que non, que je le porte surtout lors des fins de semaine. Je me dois donc de lui répondre.

- Jamais à l'école. Comment trouve-tu mon habillement ?

- Je n'arrive pas à croire que malgré tes cheveux turquoises, toutes les autres couleurs te vont à merveille, dit-elle.

- J'approuve, dit Gakupo. Ce rose rehausse ta beauté naturelle.

Je le prends comment... venant d'un garçon ? Je me contente de lui sourire et de le remercier. Après tout, je dois être contente d'avoir des compliments, n'est-ce pas ?

Alors que nous attendons le duo de têtes folles, d'autres élèves arrivent à l'établissement scolaire et y entrent. C'est fou à quel point nous sommes nombreux, mais que nous ne connaissons pas la majorité des noms des autres élèves. La plupart du temps, nous gravissons les années sans savoir tous ceux qui sont du même âge que nous.

C'est à ce moment que nous entendons un crissement de pneus. Il est rapidement suivi d'un cri. Le brouhaha de l'extérieur s'arrête pendant que nous nous tournons tous les trois, ainsi que les élèves dehors, vers la rue devant l'école. Le silence nous permet d'entendre une plainte douloureuse et aiguë :

- Len !

Aime-nous ! { 3 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant