Aime-nous ! { 3 }

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Le lendemain, au matin. Mikuo va me porter à l'école. Par contre, il entre dans le bâtiment avec moi. Ensemble, nous nous dirigeons vers le bureau du directeur. Apparemment, le directeur veut voir Meiko et moi, pour comprendre ce qu'il s'est passé. Malheureusement pour moi, je ne connais pas toute l'histoire de mes propres yeux. Certaines images me sont parvenues, me causant des cauchemars, me réveillant à toutes les heures de la nuit. Je n'ai que très peu dormi et je suis horriblement fatiguée.

Pour me rassurer, Mikuo passe une main dans mon dos et la fait remonter jusqu'à mon épaule. Il se penche un peu vers moi, alors que nous marchons et me dit :

- Ne t'inquiète pas. Montre-lui les blessures et il te croira.

Il fait allusion à ce matin. Quand je me suis réveillée, Mikuo m'a indiqué les marques encore visibles sur ma peau. Ma tête me fait encore très mal. Mais c'est plus endurable qu'hier. J'espère simplement que mon niveau de fatigue et que cette histoire me permettra de retourner chez moi pour dormir.

La secrétaire nous voit arriver et nous dit que le directeur est prêt à nous accueillir. Mon frère ouvre la porte pour moi et j'entre la première. Le mélange de dégoût et de peur que je ressens en voyant la coupe brune de mon agresseuse est indescriptible. Je m'assieds sur la seule chaise libre, face au directeur, tandis que mon frère se met en retrait dans un coin de la pièce.

- Heureux de vous revoir, Mikuo Hatsune, malgré que ce ne soit pas dans de belles conditions, dit le directeur.

- Vous savez bien que toutes les raisons sont bonnes de venir vous rendre visite, Monsieur, répond donc mon frère.

- Avez-vous besoin de la présence de votre frère dans la pièce, Mademoiselle Hatsune ?

Je me tourne vers Mikuo, qui me fait un signe de main qui signifie de dire ce que je veux. Je penche un peu la tête et la ramène vers le directeur. Je murmure :

- Oui.

- Tu as peur, Miku ? me nargue Meiko.

- Mademoiselle Sakine, je ne veux aucun commentaire déplaisant pendant cet échange.

Elle soupire en croisant les bras et ferme sa grande gueule. Oups, je l'ai pensé ! Quel sarcasme.

- J'aimerais la version de Miku en premier, dicte le directeur.

Je me mords la lèvre inférieure. Mes doigts se croisent et se décroisent. Je ne sais pas quoi dire. Je vois des images défiler, mais je ne sais absolument pas quoi dire ! J'ai peur, peur de Meiko, peur de ce qu'elle pourrait me faire.

- Je... Je suis navrée, Monsieur, dis-je en balbutiant.

- Et pourquoi donc ?

- Je... Euh, en fait... Je... Je ne me souviens pas.

- Dans ce cas, arriverez-vous à admettre ce que vous avez fait, Mademoiselle Sakine ?

Pour une raison que j'ignore, cette fille se met à pleurnicher et elle dit de moi, une folle qui n'a aucune pitié pour les autres. Pardon ?

- Elle, commence-t-elle, elle est devenue jalouse ! Je sors avec son ex-copain et elle ne le supporte pas ! Elle m'insulte tous les jours, me menace et me fait des signes irrespectueux.

- Puis-je m-, tente Mikuo, visiblement insulté.

- Excuse-moi ?! je m'exclame en me levant. Tu crois que je me suis fait ça toute seule ?

À ces mots, je pointe une ligne sur mon visage qui image une égratignure faite par un ongle.

- Tu crois, peut-être, que ma main fait cette taille ?