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Cela fait une heure que j'ai laissé les tourtereaux tranquilles. Il serait temps pour moi d'aller les déranger un peu, n'est-ce pas ? De toute façon, j'en ai marre d'être toute seule dans ma chambre alors que Mikuo a retrouvé son sourire. Du moins, je crois qu'il l'a retrouvé. Peu importe, cela faisait une semaine qu'il n'était plus dans son assiette, je peux bien profiter de sa bonne humeur !

Je me lève de mon lit, vais vers la porte, puis vais au rez-de-chaussé. Arrivée là, je trouve un Mikuo souriant, caressant les cheveux de Miki, couchée le long du sofa, la tête sur les cuisses de mon frère. En m'entendant arriver, il tourne la tête vers moi et continue d'avoir ce sourire plaqué aux lèvres. Je remarque que Miki dort.

- C'est le plus beau jour de ma vie, Miku, dit simplement Mikuo. Je suis comblé.

Ses mots me font sourire. Il a l'air tellement heureux.

- Tu sais, j'ai vraiment cru la perdre, vendredi passé.

Son regard retourne auprès d'elle.

- Elle... avait figée. Mais en quelque sorte, je sentais qu'elle retenait quelque chose. Je suis resté peut-être trente secondes contre ses lèvres, sans savoir si je pouvais continuer. Elle... goûtait la cerise.

- Mikuo. Trop de détails, dis-je en fermant les yeux.

- Désolé, dit-il prestement.

Un malaise s'installe.

- L'important maintenant, dis-je en prenant mon temps en voyant toute la douceur que mon frère donne à Miki, c'est que vous soyez heureux, tous les deux.

Sans me prévenir, Len me traverse l'esprit, et à ces mots, des larmes se forment sous mes yeux. Pourquoi est-ce que mon coeur se serre encore ? Je me lève et m'enfuis dans ma chambre sous l'incompréhension de Mikuo. Je ne comprends pas ce qu'il me prend. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi est-ce que je pleure soudainement contre mon oreiller ?

°Point de vue de Len°

J'étais enfermé dans ma chambre depuis hier après-midi. Je peste encore, je lâche un tas de jurons. Je me prends la tête de ma seule main complètement mobile. Je n'arrive toujours pas à croire ce qu'elle... ce qu'ils ont fait ! Quand j'ai essayé de faire partir Kaito, Miku a... elle a... défendu ce stupide Kaito à la noix !

Elle est partie avec lui ! Bordel de merde ! Je les ai suivi du regard, incapable de me concentrer sur la conversation que la gang entretenait. Puis, ils... ils... ils se sont fait un câlin ! Pourquoi ?! N'avait-elle pas mis un trait sur Kaito ? N'avait-elle plus de sentiments pour lui ?

Si je suis parti, ce n'est pas parce que j'étais fâché de la situation. J'étais complètement dévasté. J'ai caché mes larmes à tout le monde, à Miku... Et me revoilà qui chigne dans mes larmes. Je suis pathétique. Je suis trop patient, mais je suis complètement fou amoureux d'elle. Mon coeur se sert de nouveau alors que je revois leur accolade dans ma tête. Je deviens fou, je suis... jaloux. J'aurais voulu être à la place de Kaito. Mais qu'a-t-il de plus que moi ?

Deux bras. Je regarde le plâtre qui retient mon bras gauche depuis que j'ai sauvé Rin de cette voiture. Une rage immense monte en moi contre ce plâtre. Je me lève d'un bond, et lâche un cri de haine et de colère en enfonçant mon poing droit contre le mur. Puis, je frappe contre le mur en laissant ma rage devenir de la tristesse. Mes coups se font de moins en moins forts, mes larmes coulent de plus en plus et je me laisse glisser contre le mur. Je me retrouve au sol, complètement fou de la situation.

J'entrevois Rin dans mes larmes, qui arrivent en trombe dans ma chambre et qui se jette sur moi pour me serrer contre elle. Je l'entends simplement dire :

Aime-nous ! { 3 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant