Ꭶtar Ꮚars Ꭶtory Ᏼook

OS // De Doute et d'absence // (Obitine)

Écrit dans le cadre de la nuit de l'écriture sur le thème « preuve »

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Qu'y avait-il de pire que le doute ?

Satine se posait souvent la question lorsqu'elle regardait Obi-Wan.

Parce que c'était difficile d'y croire vraiment quand on savait cela impossible. Elle ne pouvait pas s'empêcher de le demander. Et cela leur faisait mal à tous les deux.

« M'aime-Tu vraiment ? »

Et la réponse était toujours la même.

« Oui »

Mais ça avait perdu toute couleur, toute forme, toute profondeur, parce qu'ils étaient jeunes, qu'à chaque chaque seconde leur vie était en jeu, et que douter de l'autre et de sa sincérité dans ces circonstances c'était creuser un fossé entre eux jusqu'aux abysses les plus profondes et recouvrir le puit d'un simple branchage en espérant ne pas tomber, c'était marcher sur un fil qui s'effritait comme du sable en espérant ne pas sombrer.

Et c'était terrible.

Obi-Wan ne savait pas comment lui prouver qu'il l'aimait. Parce que oui, c'était vrai, le padawan était fou d'elle, son âme même se consumait d'amour pour la jeune Duchesse, tellement qu'il en restait béat, tellement qu'il pouvait la regarder pendant dans heures sans cligner des yeux et sans jamais se lasser de sa beauté, tellement que chaque fois qu'il fermait les paupières il ne voyait qu'elle, qu'il n'y avait plus rien, plus d'ordre Jedi, plus de conflit, juste eux, juste elle, dans ses bras, qui souriait.

Et parfois, le soir, dans l'humidité d'une grotte sombre ou dans la pénombre opaque d'un tronc creux, quand Satine était tout contre lui, son souffle réchauffant sa peau, et ses grandes mains à lui logées contre ses reins, ils migraient dans un silence aussi profond qu'une conversation muette. Il n'y avait pas de mots, juste le vide, et leurs respirations, et pourtant c'était comme confier ses peurs en expectative. C'était étouffant.

Qu'y avait-il de pire que le doute ?

Rien.
Parce qu'Obi-Wan ne supportait pas que Satine doute de son amour, et que chaque nuit, quand elle sombrait au cœur des lentes spirales du sommeil, serrée contre lui, il réfléchissait à s'en brûler les yeux à comment lui prouver que malgré tout ce qui pouvait arriver, malgré les règles et les contraintes il l'aimait et que son cœur se déchirait pour elle.

C'était une boucle infernale qui n'en finissait jamais, un marécage dans lequel ils s'enfonçaient sans oser réagir de peur de couler plus vite et de tout perdre, une attente interminable, une fatalité.

Et puis un jour l'occasion se présenta.
Simplement, dans la brume et l'inquiétude, la folie de la poursuite, Obi-Wan devait aller parlementer avec des chasseurs de primes, non armé. Ils étaient dangereux, et n'hésiteraient pas le tuer et à lui voler son sabre s'il se dérobait à la règle.

C'était bien connu, son sabre, c'était ce qu'un Jedi avait de plus précieux, il était unique, et était un tout entre le chevalier et la Force, un équilibre, un partenaire. On n'en avait qu'un, c'était ainsi.

Et la preuve était juste là. Sous ses yeux, après toutes ces nuits sans sommeil il avait entre les mains le moyen de donner à nouveau sens à ses paroles. De lui dire qu'il l'aimait à en crever.

Alors, Se retournant vers elle avant de s'engager sur un chemin dangereux où il risquait sa vie, il plongea son regard dans le sien et lui tendit son arme, sans un souffle, sans un mot, sans ciller, sans rien d'autre, le métal chaud brillant à la lumière étouffé: de brume du soleil.

« Garde le »

Ce fut la seule chose qu'il prononça, et en voyant la lumière scintiller dans ses yeux azuré, en vouant cette flamme s'allumer de nouveau, en voyant ce sourire que lui seul pouvait comprendre, Obi-Wan sut qu'elle avait compris. Et il n'y eut alors plus jamais besoin d'autre chose, plus jamais de mots plus forts que cela.

Et enfin, il n'y avait plus de doute.
Obi-Wan aimait Satine et Satine aimait Obi-Wan.
Et en fin de compte, ça suffisait.