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OS // L'heure du brasier // (Obitine)

Écrit dans le cadre de la nuit de l'écriture du forum FoF sur le thème « coupable » je plombe l'ambiance en beauté, mais que voulez vous, je suis une adepte du drama xD

~•~

La culpabilité.

Pesante, infernale, destructrice.

Qu'y avait-il au monde de pire que la culpabilité ?

Rien. Rien du tout.
Et Obi-Wan en était malade, à chaque instant, à chaque seconde depuis que c'était arrivé.

Et maintenant il se tenait là, droit, immobile, pétrifié au milieu d'une foule immense, épaisse, effondrée, d'amis et de familles, devant un grand autel en marbre où tout ce qu'il avait un jour chéri plus que sa propre vie allait disparaître consumé. Allongée dans une robe en satin blanche, le visage fermé et éteint, le corps de Satine Kryze reposait sur un linceul de Lilas fleuris et attendait, comme chacune des personnes présentes, que retentissent les cornes de brumes du Salut pour signer sa fin.

Satine était morte. Et aujourd'hui son corps serait brulé.

Et Obi-Wan avait mal. Mal à en crever.

Il ne pleurait pas, non, car il avait déjà tant pleuré qu'il était vide de tout, il ne tremblait pas car son cœur était déjà à lui seul parcouru de spasmes et de convulsions d'amertume suffisants à en provoquer des séismes, il ne respirait pas, parce que tout en lui avait cessé de fonctionner.

S'il avait un jour eu le désir de vivre, il l'avait perdu ce jour là, et jamais plus ne retrouverait la moindre once de repos. Ses nuits étaient faites de terreur et de larmes, du souvenir des cendres incandescentes sur sa peau, de la vague image de son regard terrifié, du ressenti effacé de sa main contre sa joue et d'un silence de damné à la solitude éternelle. Ses nuits lui semblaient durer des jours, et ses jours seulement quelques heures, hantés par les images désespérées qu'il gardait de son amour déchu au clignement de ses paupières sèches.

Et tout dans sa tête se heurtait, se mélangeait, explosait. Tout sifflait, tout puait la mort et le feu, chaque silhouette de femme lui rappelait Satine, et chaque emprunte de pas lui rappelait son bourreau.

Il gardait la façade, la tête dure et le regard vide. Il était mort. Tout en lui était mort. Et s'il n'avait pas été si détruit il aurait voué le restant de son existence misérable à traquer Maul dans toute cette sainte galaxie jusqu'à lui faire payer ses actes.

Obi-Wan aurait voulu être en colère, il aurait Mille fois préféré à tout ça être virulent de rage et de haine, ressentir tout son ressentiment pulser dans ses veines, faire battre son cœur jusqu'à sa fin.

Mais Obi-Wan avait la poitrine habitée d'un tout autre sentiment qui ne le quitterait jamais plus.

Et alors que sous ses yeux les trompes retentissaient et que silence se faisait roi, les flammes naquirent et vinrent lécher avidement le corps de Satine jusqu'à la couvrir complètement, consumant et détruisant à tout jamais ce qu'il restait de l'âme du Jedi et de son amour inchangé. Elle avait été la seule, son tout, et serait pour toujours et à jamais, d'avantage qu'une Martyre et qu'une Duchesse, au yeux d'Obi-Wan, l'unique personne pour qui il se serait jeté du haut d'une falaise, l'unique pour qui, sans hésiter, il aurait massacrée chaque être de ce monde si elle le lui avait demandé.

Et cela le frappa comme une cloche en plein visage, résonnant jusqu'aux tréfonds de ses pensées, équivalent au souffle acide du vent de fumée du brasier sous ses yeux la sentence non prononcée du jugement de sa conscience.

Coupable.