23/12/19
SPOILERS STAR WARS IX : THE RISE OF SKYWALKER (TROS)
Clairement, le Reylo me hante.
J'ai écrit cet OS très tard donc je vous avoue que mon cerveau avait du mal à suivre, donc ce texte est pas ouf. Mais bon, c'est mieux que rien mdr~•~
Rey a mal. Elle a tellement mal qu'elle a envie d'en crever.
Son regard est rivé sur une branche qui s'est brisée sous le train d'atterrissage du X-Wing de Luke ; cette branche est comme son âme : sectionnée en deux, lacérée. Rey a l'impression qu'on lui a arraché la moitié d'elle-même, et la douleur est si terrassante qu'elle pénètre chaque cellule de son corps, c'est comme si son être entier se mettait à hurler et n'arrêtait plus ; elle a mal. Elle ne sait pas quoi faire pour réduire l'armée de fantômes au silence.
Elle sait que Leia ne voudrait pas la voir dans cet état, elle plus que quiconque, qui était probablement la seule autre personne de la galaxie à avoir connu Ben Solo aussi bien qu'elle et à n'avoir jamais perdu espoir de le sauver. Mais Rey a beau tenter de garder la tête froide, rien n'y fait, elle ne supporte plus de penser, elle ne peut plus réfléchir, elle ne peut plus dormir, elle ne peut plus manger ; Rey ne peut plus rien faire, elle n'a plus aucune force, comme si elle était vide. Elle est physiquement présente sur la base de la Résistance, mais elle sait qu'elle n'est jamais rentrée avec eux ; indéniablement, une partie d'elle est morte sur Exegol au moment où ce vide glacé et tourmenté s'est substitué à la chaleur des lèvres de Ben et à la fermeté de son étreinte. Inéluctablement, l'équilibre déjà instable qu'il y avait en elle s'est effondré à l'instant où elle a senti le corps de Ben s'évanouir et ne lui laisser que des larmes, des abysses et une tunique ravagée par l'usure des combats.
Rey fixe cette branche sous le train d'atterrissage, mais son regard est ailleurs, loin, perdu ; irrémédiablement, comme elle. Elle n'a pas besoin de baisser la tête pour connaître chaque détail du tissus, elle le sens en glissant la pulpe de ses doigts sur l'email rugueux et dans le poids insurmontable qu'il fait peser sur elle. Rey serre contre son corps les vêtements de Ben comme s'ils étaient ce qui l'empêche de se lever, comme s'ils étaient trop lourd pour qu'elle puisse bouger. Ce n'est pas ça, ce n'est pas ce qui la tient clouée au sol ; la culpabilité la paralyse, la honte, la colère, le déni, rien, le vide, l'absence de tout. Rey ne ressent plus rien à part le néant dans sa définition la plus simple, et derrière elle, qui mordent ses chairs par leurs échos amers, une armada de voix vengeresses lui hurlent tout ce qu'elle se refuse à accepter. C'est elle, tout est sa faute. Tu as tué Ben. C'était ton âme-sœur, vos noms étaient gravés dans la Force, et tu l'as tué.
Rey perçois la caresse d'une bourrasque de vent balayer sur elle des feuilles morte et la moiteur de la forêt, mais elle reste aussi immuable et glacée qu'une statue ; ces statues qui se dressaient comme la fatalité dans les entrailles d'Exegol. La tête lui tourne, ses sens se dérobent, et pendant un instant, elle se revoit à terre, le corps en feu, l'odeur du sang si forte dans ses narines qu'elle en devine le goût, la main de Ben contre son flanc, une planète entière qui semble s'effondrer autour d'eux, et son sourire. Une nausée subite lui retourne les viscères. Ce sourire était celui de la paix, celui de la liberté ; il était si rempli d'espoir que pendant un bref instant, Rey avait cru qu'ils avaient gagné. Tout le monde avait gagné sauf elle.
Elle, elle avait tout perdu, de son identité jusqu'à son âme.
Rey est hantée par les horreurs de la guerre, et surtout, elle est hantée par ce parfum de victoire et de communion qui embrase toute la galaxie. Chaque visage est déformé par un bonheur si immensément grand qu'elle est incapable de les reconnaître, elle pensait qu'être auprès de ses amis, sa nouvelle famille, serait suffisant pour panser ses plaies. Mais chaque seconde de plus au cœur de cette félicitée volubile l'enfonce vers un gouffre d'auto-destruction qu'elle n'aurait jamais cru réel au fond d'elle, jamais auparavant. Rey a souvent eu mal, mais jamais comme aujourd'hui ; tout ce qu'elle voit, elle, c'est la silhouette de ses parents s'effaçant dans les glaces d'Ach-To pour lui montrer à quelle point elle est seule, la figure de Han éclairée par l'incandescente lame du sabre laser qui transperce sa poitrine, Luke qui semble ravagé par la honte de ses actions, Leia qui porte tous les sanglots de l'univers dans ses prunelles sans jamais faillir, mais qui frémit quand on mentionne son fils, et Ben, Ben qui sourit, Ben qui murmure son nom et puis qui disparaît. Évanoui. En un instant, tout qui s'effondre.
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Ꭶtar Ꮚars Ꭶtory Ᏼook
RandomJuste un recueil de mes textes sur l'univers très étendu et incroyable de Star Wars. J'espère que mes textes, même s'ils sont anciens et peu intéressants, vous ferons passer un bon moment :) ~•~ L'univers de Star Wars n'est en aucun cas ma priorité...