OS // une Absence // (Leihan)

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Un vieux Leihan refait au propre avec tout le soin possible, se situe directement à la suite de la mort de Han Solo, au moment où Leia le ressent.

L'Absence.

Immédiate,
Brutale,
Inattendue.
Dévastatrice.

L'Absence.

Quel drôle de sentiment.
Le vide total, absolu, profond.
Votre cœur qui se serre si brusquement, comme s'il s'arrêtait sans que vous ne sachiez pourquoi,
Vos jambes qui ne vous portent plus, qui basculent,
Votre corps tremblant qui vacille, où tout menace de s'écrouler,
Et votre respiration saccadée, Erratique,
Qui chercher,
Qui cherche,
Mais qui échoue, incapable d'attraper l'oxygène parce que tout prend feu à l'intérieur.

L'Absence.

Incontrôlée.
Incontrôlable.

Votre regard perdu qui cherche quelque chose à quoi se raccrocher,
Une porte de sortie,
Un échappatoire,
Un espoir,
N'importe quoi, pourvu que ça puisse combler le vide, même pour une seconde.

L'Absence.

Un sentiment qui vous laisse brisé, perdu, seul,
Qui creuse en vous un trou béant,
Qui perce votre âme,
Noie votre cœur,
Aspire tout jusqu'à la fin,
Enlise les souvenirs,
Laisse tout disparaître comme si ça avait été rêvé.

L'Absence.

Un sentiment qui vous transperce de toutes parts,
Qui vous creuse,
Qui vous meurtri,
Et qui vous brise encore, comme des milliers de hurlements.

Tout à coup, c'est ainsi.
Comme si vous veniez de perdre votre seule et unique raison de vivre en une fraction de seconde,
Comme si soudainement, le monde s'écroulait, et que vous étiez le seul à ne pas pouvoir courir.

Vos pensées se mélangent, se dispersent.
Impossible de réfléchir, de songer à quoi que ce soit,
Tout est bloqué,
Tout est vide.
C'est plus fort que vous,
Vous n'y résistez pas,
Parce que vous êtes déjà au bout de tout.

L'Absence.

Une douleur lancinante qui vous cloue sur place,
Vous tétanise,
Avec cette petite voix aussi criarde que le murmure d'un mort qui résonne dans votre tête comme l'écho des cloches sans jamais vraiment vouloir vous laisser tranquille.
Ce petit son implorant qui vous appelle et vous supplie,
Plein de larmes maquillées, de mensonges, de regrets amers, cachés derrière des artifices aux couleurs sombres et mortes qui ne demandent qu'à éclater.

L'Absence.

Cette envie de hurler jusqu'à vous en arracher la gorge,
Jusqu'à ce que vous poumons prennent feu,
Où que vous vous noyiez dans votre propre désespoir.

L'Absence.

Cet instant où vous en voulez au monde entier,
Où vous maudissez l'univers et la vie de toujours vous prendre ce que vous avez de plus cher,
Où vous avez juste envie de vous écrouler et de rester ici jusqu'à dépérir.
Ce moment où vous perdez toute envie,
Tout sens logique,
Toute énergie,
Où vous vous retrouvez toute chose,
Comme un papillon sans ailes ou un poisson sans nageoires.

L'Absence.

Ce moment où tout tourne autour de vous,
Trop vite,
Où les sons sont sourds,
Où tout bourdonne,
Où vous n'entendez que les battements au supplice de votre cœur mutilé.

L'Absence.

Cette envie de tout détruire,
De tout casser,
De tout brûler,
Déchirer,
Anéantir, jusqu'à ce que vos os se brisent,
Jusqu'à ce que vous n'en pouviez plus.

L'Absence.

Ce besoin immédiat,
Irrésistible,
Irrémédiable, de s'enfuir,
De courir, jusqu'à oublier,
Jusqu'à l'espoir que tout s'arrange, que tout s'efface.

L'Absence.
Pour une seconde, qui paraît l'éternité.

Avant même de comprendre comment elle a put arriver ici, ni même ce qu'il vient de se passer, Leia s'écroule au pied d'un large tronc d'arbre, dans souffle, le visage rouge par l'effort, et la poitrine trouée.

La douleur la tenaille, la malmène, lui fait perdre pied, toujours un peu plus. Tout est trouble autour d'elle, le ciel se mélange à la terre, se fond dans les tapis de feuilles cotonneuses des arbres, prend des teintes d'orage ensoleillé.

Et pourtant, elle continu.
Elle progresse dans l'herbe fraîche, par tous les moyens qu'elle peut trouver, elle avance toujours plus, suivant le murmure du vent comme ok suit la lueur d'un phare au milieu d'une tempête.

Elle sent courir dans ses veines toute la vie qui l'entoure, elle sent la chaleur, le froid, la confrontation des astres et des éléments.

Mais elle reste toujours fixée sur ce murmure fantôme qu'elle distingue au milieu du reste, cette voix qu'elle est certaine de connaître.

Lorsqu'enfin elle s'arrête, elle ferme les yeux, et elle se sent s'envoler. Tout s'apaise, les flammes s'éteignent, les larmes se tarissent, le vide est comblé. La paix reviens.

Elle le sent.
Elle le sait.

D'abord l'absence.

Puis la présence.

« Je suis là »

« Je sais »

« Je sais »

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