Le Jeu [Vkook]

15

Seulgi
24/01/2018

Dans une semaine, cela ferait un mois. Un mois déjà... Le temps passait décidément trop vite.

J'entendais beaucoup de gens autour de moi se plaindre qu'ils trouvaient le temps long, mais moi je ne m'ennuyais pas.

C'était parce qu'ils ne voyaient pas... Ils ne voyaient pas clairement ce qui se passait ici, pas comme moi je le voyais.
Nous étions en présence de quelque chose de plus grand, de quelque chose d'absolument fantastique.

Les autres traitaient le Maître du Jeu de dégénéré, de psychopathe,... Sans savoir qu'ils étaient en présence d'un dieu.
Qui d'autre qu'un être supérieur pourrait jouer aussi facilement avec la vie et la mort ?
Mais les autres ne semblaient pas le comprendre, et peu importe ce que je pouvais dire, aucun d'entre eux ne voulait ouvrir les yeux.

Ils étaient désespérants... Ils pouvaient tous crever, je n'en avais plus rien à faire à présent.
Lui seul était différent.

Lui il m'avait écoutée, lui il m'avait aidée et comprise.

Je me souvenais de la scène comme si c'était hier. À vrai dire, comme je ne sentais plus très bien le temps passer depuis notre arrivée, cela pouvait effectivement s'être déroulé la veille...

Ce crétin de Minseok m'avait bousculée dans le salon alors que j'essayais juste d'expliquer aux autres que le Maître du Jeu devait être pris au sérieux. Mon téléphone était tombé par terre et tout le monde s'était dispersé, comme si ce mec avait signé la fin de mon discours à ma place.

Je ne me servais pas de mon portable pour envoyer des messages puisqu'il n'y avait aucun réseau ici, mais je tenais régulièrement mes mémos à jour pour y consigner tout ce qu'il se passait d'important.

J'allais ramasser le téléphone pour y écrire que Minseok n'aurait que ce qu'il méritait s'il crevait lentement le ventre ouvert quand il l'avait fait pour moi, me tendant même une main pour s'assurer que j'allais bien.

Il avait le visage angélique, les traits androgyne et le sourire facile, il était parfait.

- Moi je suis d'accord, je pense que le Maître du Jeu est bien plus fort qu'on ne le croit, et qu'on devrait tous se méfier un peu plus, comme toi.

Je l'avais regardé, incapable de dire un mot, les joues rouges et la gorge serrée. Enfin quelqu'un qui me comprenait et qui ne me parlait pas comme à une demeurée...
Puis quelqu'un l'avait appelé depuis l'autre bout du salon.

- Jimin ! Ramène tes fesses par là !

Il m'avait saluée et était retourné aux côtés d'un second garçon brun d'à peu près la même taille que lui, et d'un rouquin au visage souriant.

Mais je n'avais pas oublié.

Puisque le Maître du Jeu contrôlait nos vies à présent, il était peut être pour quelque chose dans cette rencontre. J'étais peut être destinée à croiser la route de ce Jimin.

Peut être qu'Il avait cherché à m'envoyer un message, Il voulait probablement me faire comprendre quelque chose en le mettant sur ma route.
Peut être que tout cela visait à me donner un but, un vrai, et pas seulement ce but factice sur lequel tous les autres se jetaient.

Tous ces participants n'avait qu'une chose à la bouche, déjouer la mort et survivre. Mais qui étaient-ils pour prétendre jouer avec le destin comme s'il ne s'agissait que d'une partie d'échecs ? Pour qui se prenaient-ils, eux, simples mortels ?

J'avais pour ma part pris ma mort comme une prédiction, une information qui me permettrait de réaliser quelque chose de plus grand dans le temps qui m'était imparti. Ces fous pensaient pouvoir gagner contre le Maître du Jeu, moi, j'entendais bien jouer avec lui.