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Hani
28/02/2018

C'était aujourd'hui.
Je ne l'avais dit à personne parce que je ne voulais pas inquiéter mes amis, je leur avais juste dit que je ne me sentais pas bien et que je restais dans ma chambre pour la journée.
Mais maintenant, j'aurais donné n'importe quoi pour avoir quelqu'un à côté de moi...

J'aurais aimé que Hoseok passe un bras autour de mes épaules et me sourie à nouveau en m'assurant que tout allait bien se passer.

Mais ça me paraissait mal parti...

Pourquoi avait-il fallu que ça soit le feu ?
J'essayais de me convaincre que c'était une mort facile à éviter et que j'avais bien fait de m'enfermer dans ma salle de bain, la grande baignoire remplie à ras bords, mais l'ironie du sort me serrait la gorge.

Le Maître du Jeu n'aurait pas pu me choisir une mort plus appropriée.
Rien que d'y penser, je sentais mes mains trembler et mon dos chauffer désagréablement, comme si mes cicatrices se réveillaient tout à coup.

Je laissai retomber ma tête contre mes genoux et laissai mes larmes couler.
J'avais peur... Je ne voulais pas être seule, pas encore...
Affronter ces souvenirs toute seule était trop dur, alors je les avais toujours refoulés.
Jusqu'à ce que je rencontre mes amis...

Namjoon, Seokjin et Hoseok. Ils m'avaient aidée à faire le deuil, à faire taire ma peur irrationnelle.

Mais aujourd'hui elle revenait au grand galop, m'étouffant, menaçant de me faire suffoquer, comme la fumée ce jour là.

Des cris que je savais produits par mon imagination emplirent la pièce, des hurlements de douleur.
Je plaquai mes mains contre mes oreilles dans une tentative désespérée, gémissant à travers mes sanglots.
Rien à faire, la voix résonnait violemment contre les parois de mon crâne, me donnant envie de hurler à mon tour.

J'ouvris brusquement les yeux quand une odeur de brûlé parvint jusqu'à mes narines et me figeai face à la silhouette qui se tenait devant moi, dans un angle de la pièce.

Je pouvais encore sentir la chaleur sur mes joues et l'odeur de viande carbonisée qui me soulevait le coeur, même si je savais que cette femme devant moi n'était qu'une illusion.

C'était elle qui hurlait, pourtant, son visage devant moi avait l'air paisible. Elle me regardait avec des yeux tristes et aimants, semblant ignorer les flammes qui brûlaient le reste de son corps.

- Heeyeon... souffla-t-elle avec un sourire. Tu es devenue tellement belle... Je suis fière de toi.

Je délaissai mes oreilles une seconde, tendant une main désespérée vers le souvenir.

- Maman... !

Le visage de cette femme que j'avais tant aimé se crispa tout à coup et elle poussa un dernier cri en tombant au sol, se tordant de douleur tandis que les flammes recouvraient son visage, brûlaient ses cheveux, abîmaient sa peau.
Je ne réussis pas à détourner le regard, exactement comme à l'époque.

Je savais ce qui arrivait ensuite, mon dos se mettait à me faire un mal de chien et les flammes m'enveloppaient à leur tour. La fumée me faisait tousser et j'entendais une sirène depuis l'extérieur. Puis je m'endormais, pensant avoir tout perdu...

À part la sirène, la suite du souvenir ne se mit pas à défiler devant mes yeux.
Ce bruit était insupportable, entêtant, répétitif.
Il me fallut quelques secondes pour comprendre que ce n'était pas la sirène des pompiers. C'était une alarme incendie. Comme celles qui me faisaient faire des crises de panique au collège et au lycée...

Le Jeu [Vkook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant