Il est conseillé de lire ce chapitre avec l'OST proposé en média ^^
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Minseok
23/04/2018Si je restais ici, tout irait bien non ?
Oui, il suffisait de rester enfermé ici, à l'abri.Cette porte était rassurante, épaisse, fermée à clé. Elle m'avait protégé toute la journée et elle continuait de le faire maintenant que le soleil était tombé.
Je n'avais été aussi fébrile qu'une seule fois auparavant, tremblant pour ma vie avec une boule dans la gorge si oppressante qu'elle m'empêchait de produire le moindre son.
Je m'en souvenais encore comme si c'était hier.
Je m'étais assis longtemps sur le lit de la petite chambre que mon père avait gardé pour moi à la maison, même si j'avais mon propre appartement depuis longtemps.
Il était attentionné avec moi, mon père, alors l'arme dans mes mains pesait bien trop lourd.
Elle n'avait l'air de rien au début... C'était juste un pied de biche qui traînait dans le garage depuis des années. Mais à ce moment là, il paraissait difforme.Je m'étais levé, éteignant mon cerveau et me forçant à bouger par automatisme.
Mon corps savait ce qu'il devait faire, il n'avait plus besoin de moi.
Je m'étais vu sortir de la pièce, descendre les escaliers et arriver dans le salon où mon père et mon oncle regardaient un film en riant grassement.J'avais levé les bras, l'arme au dessus de leurs têtes par dessus le dossier. Mon oncle n'avait rien vu venir. Un peu de son sang et de petits morceaux de choses que je ne voulais pas nommer étaient allés s'écraser sur le tapis, alertant mon père autant que mon cri choqué. Je ne m'étais pas du tout attendu à ça.
J'avais croisé son regard une seconde, et j'aurais voulu reprendre le contrôle de mon corps à temps pour arrêter ma main mais j'avais déjà abattu la barre de fer une seconde fois.J'ouvris les yeux dans ma petite chambre impersonnelle et découvris mon bras tremblant levé en direction du plafond comme si je tenais une arme imaginaire.
Elle n'était pas là, pourtant je pouvais la voir, je me rappelais encore de chaque détail, de sa taille, de sa forme, du petit sac en plastique rouge que j'avais pris dans la cuisine pour glisser la main à l'intérieur et éviter de laisser mes empreintes sur le fer.
Seulement je n'en avais pas eu grand chose à faire qu'on me sache coupable. Je voulais juste que ça s'arrête, qu'ils laissent ma soeur tranquille.Suji...
Qu'est ce qu'elle faisait en ce moment ?
Est-ce qu'elle allait mieux ?
Je n'avais pas eu le temps de la voir en sortant de prison, cela faisait beaucoup trop longtemps que je ne m'étais pas tenu devant elle et je commençais à avoir très peur de ne plus jamais pouvoir le faire.Mais si je restais enfermé ici, tout irait bien non... ?
Cette pensée apaisa l'espace d'un instant mon rythme cardiaque, si élevé que je sentais mon sang frapper au creux de ma gorge, sous ma pomme d'Adam.
Alors que je me forçais à respirer lentement et à ne pas fixer l'horloge qui approchait dangereusement de l'heure fatidique, un bruit assourdissant retentit.
C'était une sirène, comme celle qui se déclenche lors des exercices d'alerte incendie, celle qu'on entend jamais sonner pour de vrai, si on a de la chance, et qui devient presque synonyme de soulagement quand elle interrompt un cours particulièrement prise de tête.Sauf que celle-ci vrillait les tympans avec tellement de force que j'étais pratiquement sûr que j'allais finir par saigner des oreilles et perdre l'audition si je restais ici trop longtemps.
Alors je me sentais tout sauf soulagé, des images de l'incendie précédent flottant devant mes yeux, encore bien trop vives.

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Le Jeu [Vkook]
Ficción GeneralLe but du Jeu de la Mort est très simple. Survivez. Le plus longtemps possible. __________________ Ils sont vingt, dix garçons et dix filles, ils ont tous entre 20 et 30 ans. Le Maître du Jeu les a choisi pour s'affronter dans une lutte sans merci...