Chapitre 25 : toc toc

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Notre soirée s'était achevée sous les rires et la bonne humeur qu'un anniversaire pouvait procurer. Chris avait encore insisté pour me raccompagner -même si comme lui je voulais prolonger cette soirée au maximum en sa compagnie- j'ai refusée, ne voulant pas qu'il fasse un détour pour moi. Je me retrouvais donc avec Jace à marcher dans la rue, cherchant l'emplacement de sa moto -puisque évidemment, je n'ai pas pu prendre la mienne, avec cette fichu robe qui m'empêche de faire le moindre mouvement. Il devait être dans les alentours de 3h ou 4h du matin et il faisait frais. J'ai toujours aimé la fraîcheur d'une nuit de printemps.

- C'était cool, aujourd'hui. Me dit Jace, qui marchait à mes côtés.

- Oui, c'est la première fois que je ne passe pas mon anniversaire devant une madeleine, en me disant que c'est mon gâteau. Dis-je en riant un peu trop fort, essayant de faire passer pour une blague ma réalité.

- Une madeleine sérieusement ? Rit-il en se tenant les côtes.

Voir Jace hilare, me rendait le sourire que j'avais presque perdu. Mais, bêtement je me disais que c'était triste. Rire de ma madeleine, revenait à rire de moi et de ma vie. Comme-ci cette partie de mon vécu était fini et que l'on en riait sur sa tombe. D'un côté, c'était bien vrai. Ma vie d'avant était bel et bien terminé.

Elle ne vas pas t'oublier si facilement.

Cette pensée me glaça le sang.

Heureusement que Jace marchait à quelques mètres de moi, beaucoup trop joyeux -ou bourré- pour remarquer mon état. Je le suivais, en essayant de remettre une barrière dans mon esprit, pour arrêter ce flux de pensée sur mon passé mais de laisser couler les souvenirs d'aujourd'hui. Je vis Jace, s'arrêter de marcher soudainement et s'accroupir. Qu'avait-il encore trouvé ? Une fois il avait même osé me ramener un pigeon parce qu'il le pensait "trop stylé". Pauvre pigeon, je me demande juste s'il n'a pas trop souffert en présence du motard.

- Kay viens voir, mais ne fais pas de bruit. Me chuchotait-il en me faisant signe de le rejoindre.

Je m'exécutais et lorsque j'étais derrière Jace, pouvant observer ce magnifique spectacle, je ne pu m'empêcher de lâcher un "oh, il est trop mignon".

Un petit chaton noir s'étirait juste sous nos yeux. Il n'y avait rien de plus mignon pour vous rendre heureux.

- On le prends ? J'ai l'impression qu'il est abandonné. Me demandais Jace comme un enfant à sa mère, les yeux pétillants d'espoir pour que j'accepte.

- Je veux bien qu'on le ramène mais t'es sûr qu'il n'a ni collier ni rien ?

- Non, il n'a rien mais on l'emmènera chez le vétérinaire demain. Je suis trop content, merci Kay ! Me dit-il en prenant doucement le chaton dans ses bras et en déposant un bisous sur ma joue.

*

Le réveil après une soirée était toujours difficile. Je n'arrivais pas à sortir de ma couette et ma tête était lourde de la veille. Lorsque je sentis un petit poids m'écraser le ventre, je ne pu m'empêcher de réprimer un sourire.

- Hé Aligator, laisse maman dormir. Dis une voix que je reconnaîtrais entre mille.

- C'est bon, je suis réveillée. Dis-je en prenant dans mes mains le petit chaton.

Il était tellement mignon !

- Et puis, c'est quoi ce prénom ? Aligator ?

- Bah ça lui va bien, non ? Me répondit Jace qui se tenait près de l'embrasure de la porte.

- Mais c'est une femelle ou un mâle déjà ?

- J'en sais rien mais j'ai pris rendez-vous avec un vétérinaire pour 13h30, dans une demi-heure.

Lonely GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant