Chapitre 6

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Lundi 24 juin 1940

Cela fait une semaine que les allemands occupent notre ville.
Il y a eut quelques affrontement en fin de semaine entre les allemands et quelques militaires français encore déterminés, puis plus rien depuis le 22 juin avec la signature de l'armistice. Cela a crée pas mal de groupes. Ceux qui ne veulent plus de morts et acceptent l'occupation des belligerents, et ceux qui n'acceptent pas la défaite et veulent continuer à se battre....
Ce qui a changé dans notre quotidien? Tous...
Des soldats surveillent les rues, font des contrôles de papiers intempestifs. Alors que nous étions déjà rationnés au niveau de la nourriture, aujourd'hui, c'est pire... ils ont mis en place un couvre feu qui nous empêche de sortir de 22h à 6h du matin. Les communications sont coupées. Nous n'avons plus la possibilité de communiquer avec l'extérieur par courrier. Les presses locales sont censurées.... en une semaine, le quotidien de tous les habitants a été chamboulé...

Aujourd'hui, Lucienne a rouvert sa boutique. Je pars une heure plus tôt car nous avons pas mal pas de travail en retard. Je me met à mon poste, à l'arrière boutique. J'entends la petite clochette de la porte de l'entré qui retentit. « Déjà un client », je pense.
Soudain, j'entends Lucienne rouspéter. Je vais la rejoindre et je vois deux soldats allemands au comptoir.

- Nous avons l'obligation de recenser tous les habitants et les commerçants de cette ville madame Prevert, que cela vous plaise ou non!

Je croise le regard du locuteur. Celui ci m'adresse un léger sourire. Il est grand et mince. Son visage est plutôt doux. Ses cheveux blond très clair font ressortir ses yeux d'un bleu azur, presque perçant. Il a de petites cernes grises sous les yeux, signe d'un manque de sommeil. Ses lèvres sont fines et délicatement rosée... il est... plutôt mignon à vrai dire. Je lève les yeux au ciel, chassant cette horrible pensée de ma tête.

- Vous êtes l'employée de Madame Prevert? Me demande t'il. Puis-je avoir vos papiers s'il vous plaît?

Il est très poli et parle avec un français presque parfait, malgré son accent germanique très prononcé.

Je frissonne. Je sais que je suis en règle mais... tous ces soldats m'angoissent. Je m'approche timidement et je sors mes papiers que je tend à l'homme qu'il examine attentivement.

- Alice Berger? Dit l'allemand en relevant

- Oui c'est bien moi. Répondis-je timidement.

- Vous êtes alsacienne?

- Qu'est-ça peut vous faire? Il y a une nouvelle loi qui interdit aux alsacien de venir travailler chez nous? Dit Lucienne avec un ton très arrogant.

- Bien sur que non madame. Mais l'Alsace est une si belle région. Je me demandais juste pourquoi cette jeune fille l'avais quitté.

Le soldat me sourit puis me tend mes papiers.

- Nous nous reverrons sûrement mademoiselle Berger. Je vous souhaite une belle  journée.

Les deux soldats sortent de la boutique et Lucienne commence à pester contre eux, ce que me fait sourire. Elle n'a vraiment pas froid aux yeux. C'est la première fois que j'ai un contrôle de papier et surtout, que j'ai un contact direct avec les allemands. Je les imaginais plus... méchant à vrai dire. Je suis ravie que ce se soit bien terminée et je reprend mon activité.

Coucher avec l'ennemi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant