Lorsqu'il me détache, j'ai les jambes en coton. Mon corps entier tremble. Emmrich me prend dans ses bras et m'emmène sur le petit canapé qui trône à droite de son bureau. Je suis encore nue. Il s'installe près de moi et me couvre d'une petite couverture en laine. Il sourit.
- Est ce que tu as aimé? Me demande t'il alors tout en caressant délicatement ma poitrine.
- Oui... je répond, un peu gênée.
Je me blottis contre son torse encore nu. Je m'imprègne de son odeur et je caresse son bras. Je suis tellement bien. J'aime être près de lui, contre lui, avec lui...
- Emmrich. Puis-je vous poser une question?
- Bien sur. Dis moi.
- Depuis que vous êtes ici, avec vous déjà eu d'autres relations avec des françaises?
Il me regarde avec un sourire moqueur.
- Si c'était le cas, tu serais jalouse?
Je lève les yeux au ciel.
- Non... vous avez le droit de faire ce que vous voulez... mentis-je.
Après une courte réflexion, Emmrich prend la parole.
- Et bien pour t'avouer la vérité...non. Je n'ai pas eu de relations avec d'autres femmes. Lorsque je suis arrivé en France, alors que certain de mes hommes avaient comme idée de coucher avec toutes les françaises qu'ils croiseraient, moi j'étais uniquement concentré sur mon travail et les missions que l'on m'avait confié. Si j'avais voulu, j'aurais pu coucher avec beaucoup de femmes françaises. À Dijon, elles sont particulièrement frivoles. Mais, alors que je m'étais juré de ne pas me laisser distraire par les femmes, je t'ai croisé Alice et tu avais quelque chose en plus que les autres n'avaient pas.
Je me sens flattée et en même temps, je me dis que je suis finalement qu'une « française » avec qui il a couché...
- Donc... je suis la seule femme qui a pu vous détourner de votre devoir... j'en suis flattée mais j'espère ne pas vous avoir fait trop perdre la raison! Dis je en me moquant.
- Et bien... le problème qui se pose Alice, c'est que plus je te vois et plus je t'apprécie. Ce n'est pas qu'une histoire de sexe tu comprend?
Je me sens soudainement mal à l'aise. Au fond de moi, je jubile, je suis tellement heureuse qu'il m'avoue cela et puis je me rend compte que ce n'est pas une bonne chose. Non, il ne doit surtout pas y avoir de sentiments entre nous.
- Oui je comprend. Répondis-je simplement.
- Et toi Alice, que ressens tu pour moi? Si tu avais déjà eu des relations, j'aurai juste pensé que tu avais envie d'essayer autre chose que des français! Rigole t'il. Mais tu m'as laissé prendre ta virginité. Pourquoi?
Je me sens un peu prise au piège. Je n'avais jamais eu ce genre de conversation avec lui. J'avais envie de savoir ce qu'il ressentait pour moi mais je n'avais pas envie de lui parler de mes propres sentiments. Que lui répondre? Qu'il a prit ma virginité car je devais absolument le séduire pour une mission de résistance? Ou parce qu'il m'a tellement séduit que j'avais vraiment envie qu'il soit « le premier »....
- Je... je vous apprécie beaucoup Emmrich. Je n'avais pas prévu non plus d'être séduite par un homme... encore moins un lieutenant allemand. Mais la vie réserve des surprises comme on dit.
Je sourit timidement. Je pense avoir répondu le plus honnêtement possible. Il m'embrasse longuement et j'aimerai que ce baiser dur encore et encore. Lorsqu'il s'arrête je suis presque déçue.
- Tu sais Alice, nous les soldats, nous n'avons pas le droit d'avoir de relation avec des françaises. Si nos supérieurs l'apprennent ils peuvent nous muter en Pologne ou en Russie. Les femmes nous détournent de notre devoir. Nous avons le droit, si cela reste discret, d'aller dans des bordels pour nous amuser un peu, mais en aucun cas nous devons entretenir une relation avec une femme.
Je me sens bête. Qu'avais-je imaginé? Que nous allions nous aimer au grand jour, nous promenant bras dessus bras dessous dans les rues de Besançon ? Non. Ces sentiments, d'un côté comme de l'autre sont condamnables. Je ne voudrais pas être pour tout le monde la collabo qui couche avec les boches. Mon honneur est plus important que ces sentiments futiles qui me rendent aussi vulnérables lorsque je suis en sa présence.
Je me lève et je pars récupérer mes vêtements. Au final je n'ai obtenue aucun renseignement sur ce que je dois récupérer. Il va falloir que je sois moins faible, ou alors que je change de stratégie.
Emmrich me rejoins.- Est ce que j'ai fais ou dis quelque chose qu'il ne fallait pas? Me demande t'il en m'enlaçant.
- Non non. Mais je dois y aller. Je travaille dans une demie heure.
J'essaie d'éviter son regard et je continue à m'habiller, mais il m'arrête et me force a le regarder dans les yeux.
- Alice... je veux que tu reviennes me voir. Me dit il en me regardant profondément.
- Ce n'est pas une bonne idée Emmrich. Vous l'avez dit vous même. Et puis, que ce passera t'il si nos sentiments prennent un peu trop d'importance? Il vaut mieux en rester là, avant qu'il ne soit trop tard. Conclue-je solennellement.
- C'est déjà trop tard.... me répond il.
Il m'embrasse longuement et je me laisse faire, profitant de chaque secondes à ses côtés.
- À bientôt Alice. Reviens vite.
- Et si je ne reviens pas?
- Je viendrais te chercher....
Je sors de la Kommandantur encore perturbée par ce qu'il viens de ce passer. Nous n'avions jamais vraiment parler et évoquer les moindres sentiments possibles entre nous. Je suis un peu bouleversée et je me rend compte que je n'ai pas du tout travailler sur ma mission. Que vais-je dire à Louise? J'ai passer plus d'une heure là bas, sans aucune informations. Il va falloir que j'improvise....
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Coucher avec l'ennemi...
Narrativa StoricaFrance, Juin 1940. Après avoir perdue toute sa famille, Alice, 19ans, décide de s'engager auprès de la résistance. Un combat contre les nazis commence, jusqu'à ce qu'elle croise le chemin d'Emmrich, un lieutenant SS... Sa vie va prendre alors un d...