Chapitre 12

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Février 1941

Cela fait presque un mois que je suis officiellement, une résistante. J'aime beaucoup ce que je fais. Pour le moment, on me donne seulement des petites missions, pour être sûre que je sois réellement à la hauteur. Mais jusqu'a présent, tout le monde est satisfait par ce que je fais.

Je continue à travailler pour Lucienne mais avec un jour de repos, pour que je puisses aussi gérer mes missions en journée, bien que la plupart se passent le soir. Marcel lui a dit qu'il avait besoin de moi le jeudi pour l'aider dans ses papiers. Elle a un peu rechigner mais à finalement accepté.

J'ai revu mes amies. Jeanne, Rose, Thérèse et Augustine. Elles vont toutes bien et j'en suis ravie.

J'habite toujours chez Marcel. La personne qui pouvait m'héberger s'est finalement désistée...

Vendredi 7 février 1941

Ce soir, je rejoins Léonie. Elle fait partie de la résistance aussi. Elle me confie un courrier très important que je dois déposer dans une boîte aux lettres. Elle me donne l'adresse et je pars à bicyclette, le courrier caché dans mes collants. La ville est infestée de boches en journée, c'est pour cela que nous bougeons surtout le soir, avant le couvre feu. Alors que je ne suis qu'à quelques mètres de l'endroit où je dois déposer le courrier, j'entends un « HALT » derrière moi. J'appuie sur le frein et je stoppe net. Mon cœur commence à battre la chamade mais il faut que je paraisse sereine. Je me retourne et je tente de les distinguer. Je reconnais tout de suite ce SS, Emmrich Eisenmann. Il est accompagné par un de ses collègues. Ils s'approchent tranquillement de moi.

  -  Et bien mademoiselle Alice! Que faites vous dans la rue à cette heure? Me demande-t-il.

« Mais de quoi il se mêle! » Je pense.

  -  C'est déjà le couvre feu? Tenté-je innocemment.

  -  Non il vous reste une demie heure mais ne tardez pas ou vous risquez d'avoir des ennuies.

  -  Je vais me dépêcher. Répondis-je simplement.

Il me regarde curieusement. Mon cœur s'emballe de terreur. Puis il me salue et me souhaite une bonne soirée.
Je prend quelques minutes afin de reprendre mes esprits, puis je repars en direction de l'adresse que l'on m'a indiqué.
Ma mission terminée, je rentre chez Marcel. Il est 22h, juste à temps pour le couvre feu.

  -  Alors? Me dit Marcel alors que je dépose ma veste sur le porte manteau.

  -  C'est bon. Dis-je. J'ai croisé ce boche la, Emmrich je sais plus quoi. J'ai l'impression qu'il est toujours là celui là!

Marcel réfléchie un instant.

  -  Ha oui! Emmrich Eisenmann! C'est un lieutenant. Je vois bien qui c'est. Faut se méfier de lui. Il aime bien chopper les rebelles. Dis Marcel en mimant quelqu'un qui se fait étrangler.

« C'est rassurant » pensé-je.

Je suis épuisée et je n'ai même pas le courage de manger. Je pars me laver et je vais directement me coucher. Demain je travaille chez Lucienne de 9h à 18h... ça va être long...

Coucher avec l'ennemi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant