Chapitre 65

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Nous nous retrouvons face au groupe. Je n'ose pas les regarder. Marcel prend la parole:

- Alice doit revenir dans le groupe. Dit il grièvement.

- Non! Répond Paul, c'est hors de question.

- Ce n'était pas une demande Paul, c'était une affirmation. Déclare Marcel.

- Tu n'es plus le chef du groupe! Ce n'est pas toi qui prend les décisions!

- D'accord. Si Alice ne revient pas, alors je quitte le groupe moi aussi! Termine Marcel.

Il se dirige vers ses affaires et les prends avant de revenir vers moi. Des chuchotements commencent à se propager dans la salle. Un homme se lève et prend la parole.

- Si Marcel quitte le groupe, alors moi aussi! Dit il.

Deux autres, puis trois et quatre se lèvent également et soutiennent Marcel. Louise se lève enfin.

- Ecoute Paul, tout ce qui est arrivé n'est pas la faute d'Alice. Elle a été un très bon élément pour le groupe. Elle a fait beaucoup de sacrifice. Elle était même prête à sacrifier sa propre vie pour sauver celle des otages.

Paul semble agacé. Il tripote nerveusement les papiers placés devant lui. Il reste muet. Je décide de prendre la parole.

- Je suis désolé pour ce qui est arrivé à ta soeur Paul. Je... je ne savais pas que cela aurait ces conséquences. Je voulais juste éviter un massacre...

Paul semble d'adoucir un peu.

- Je le sais... j'ai juste eu besoin de trouver un coupable. Dit il en se renfrognant.

- Les seuls coupables sont les nazis Paul! Pas Alice!
Lui fait remarquer Marcel.

Paul reste silencieux. Je peux ressentir sa tristesse en regardant son air morose.

- D'accord. Tu peux revenir dans le groupe Alice. Mais ne me déçois pas...

J'acquiesce et lui envoi un léger sourire. Marcel retourne s'installer et me fait une place près de lui. Les membres se présentent un à un et je fais de même. Je raconte un peu mes actions depuis le jour où j'ai décidé d'entrer dans la résistance. Ils semblent admiratifs alors que moi, je pense juste avoir fait mon devoir.
A la fin de la réunion, je me retrouve seule avec Marcel.

- Tu vie ou maintenant? Je lui demande.

- Juste à côté. C'est Jules, un des membres, qui me prête un appartement. C'est pas très cosy mais ça fait l'affaire. Le temps de me faire oublier. Tu veux venir voir? J'aimerai que tu me racontes comment c'était.... le camp...

Je regarde ma montre.

- Il reste une demie heure avant le couvre feu Marcel. J'ai un peu de route à faire.

- Tu peux rester chez moi si tu veux...

Je grimace.

- S'il te plaît Alice! Je suis tellement content de te retrouver! Et puis je ne vois presque personne à part au réunions et quand quelqu'un vient rapidement m'amener de quoi manger...

Il me fait une petite mine suppliante. Je ne peux pas lui dire non. Nous montons trois escaliers, puis nous traversons l'immeuble par les combles pour enfin redescendre par une petite trappe qui mène directement... dans l'appartement de Marcel. Je me rend compte sa vie de maintenant ne doit pas être facile.
Nous sommes dans un tout petit apparement un peu vétuste. Il doit faire une vingtaine de mètre carré. Il n'y a qu'une seule petite fenêtre qui est couverte par un rideau. Un matelas est posé au sol. Il y a une petite table basse devant. Une petite cuisine équipée d'un évier et d'une cuisinière se trouve en face de moi.

- Voila. C'est ici que je vie depuis presque deux mois. Mon appartement me manque. Et toi aussi Alice. Tu m'as tellement manqué. Je me suis beaucoup inquiété.

- Moi aussi je me suis inquiétée. J'avais tellement peur que tu te sois fait arrêter et que... tu sois mort...

Marcel me prend dans ses bras et me serre longuement. Ça me fait beaucoup de bien. Il va ensuite chercher deux verres d'eau et les dépose sur la petite table, m'invitant ensuite à m'asseoir sur le matelas (qui sert aussi de canapé).

  -  Alors, raconte moi ce qu'il s'est passé? Me demande Marcel en plongeant son regard dans le mien.

J'avoue que je n'ai pas très envie de me replonger dans l'enfer que j'ai vécu au camp, mais Marcel a le droit de savoir. Je lui raconte en détails les horreurs que les prisonniers vivent chaque jours. Le manque d'hygiène, la sous alimentation et le travail forcé. Mais aussi les exécutions intempestives. Marcel reste muet. Il n'arrive pas à croire que cela puisse réellement exister. Et pourtant, c'est le cas...

  -  Ma pauvre Alice. Me dit il en prenant la main. Je suis vraiment désolé pour ce qu'il t'est arrivé.

  -  Moi je suis sortie de cet enfer Marcel, mais pas les autres. Ils y sont toujours. Et j'y pense chaque jours.

Il me serre longuement dans ses bras, puis, sa main caresse doucement mon dos et descend sur mes fesses. Ses lèvres dévorent alors mon cou. A ce moment là, je ne sais plus comment réagir. Je crois que le manque de chaleur humaine me fait perdre la raison. Je penche la tête alors qu'il amplifie la cadence de ces baisers. Il termine sur mes lèvres et nos langues s'entremêlent... mais que suis-je en train de faire???

Coucher avec l'ennemi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant