Chapitre 60

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J'ouvre les yeux. Nous arrivons à Besançon. J'ai une boule au ventre....
Nous nous garons à la citadelle et le Major m'ouvre la portière. Je sors de la voiture et j'ai les jambes qui flageolent. Alors que je fais un pas en avant, je perd l'équilibre et je manque de tomber. Un soldat me rattrape de justesse et m'aide à marcher jusqu'à l'entrée de la citadelle. J'appréhende.... est ce qu'il est là? Comment va t'il réagir à mon retour? Mes pensées sont figées sur lui....
Nous entrons et je commence à parcourir les lieux du regard, mais aucune trace de mon lieutenant...
Le major me demande de le suivre jusqu'à son bureau. Alors que je m'installe sur une chaise devant le bureau du Major Hoffmann, je commence à prendre conscience que je suis réellement libre. Mais des questions se bousculent dans ma tête.... pourquoi? Grâce à qui? J'espère qu'il va me donner les réponses à mes questions.

- Est ce que ça va mademoiselle ? Me demande le Major alors que je suis perdue dans mes pensées.

- Oui je vous remercie. Je suis juste... encore déboussolée par ce qu'il vient de se passer....

- Je me doute. Je suis désolé par ce malentendu mademoiselle Berger. Il y a une semaine de cela, nous avons réouvert une enquête concernant le meurtre de notre homme ainsi que de l'attentat contre la Gestapo. Nous avons débusqué trois hommes, qui sont venus se rendre pour les crimes pour lesquels vous avez été arrêté.

- Vraiment? Qui était-ce? Demandé-je en pensant tout de suite à Marcel. Mon sang ne fais qu'un tour.

Il feuillette rapidement un carnet.

- Robert Monet, Jean Daval et Georges Dupuis. Je ne vais pas vous mentir sur le sort de ces hommes mademoiselle. Il s'est avéré qu'ils étaient bien les auteurs du meurtre ainsi que de l'attentat au siège de la Gestapo. Des armes ont été retrouvés chez eux. Ils ont donc été exécuté.

Je connaissais Georges. Les deux autres devaient être des membres d'autres réseaux. Je suis triste mais soulagée en même temps.... Mais où est donc Marcel alors?

-  Je peux vous poser une question? Continue-t'il tandis que je suis encore plongée dans mes pensées.

- Oui bien sûr.

- Pourquoi vous êtes vous dénoncée à la place de ces hommes?

- Et bien... des innocents étaient menacés d'exécution. Je ne voulais pas d'un tel massacre.

- Quelle courage. Le peuple français devrait être fière d'avoir une femme comme vous parmi deux.

- Merci... répondis-je timidement.

Il gribouille quelques mots sur un calepin. Je décide alors moi aussi de lui poser une question.

- Mais... pourquoi avoir réouvert l'enquête? Puis ce que je me suis dénoncée?

- Disons que vous avez eut un allié de taille dans cet affaire. L'Untersturmführer Emmrich Einsenmann.

Je frissonne en entendant son nom.

- Il m'a contacté au sujet de votre affaire et m'a parlé de votre amitié. Il vous a soutenue jusqu'au bout, jusqu'à ce que nous ouvrions une nouvelle enquête. Il a assuré qu'il était avec vous lors de l'attentat mais aussi que vous étiez incapable de tirer sur un homme. Nous avons pensez que l'auteur pouvais être un dénommé Marcel. Nous le soupçonnons d'appartenir à un réseau terroriste mais il a disparu. Nous sommes toujours à sa recherche. Il vivait avec vous n'est ce pas? Savez vous quelque chose à ce sujet?

- Non monsieur... je suis partie depuis un mois. Et je n'ai pas revu Marcel avant mon arrestation. Mais si je peux me permettre, je ne pense pas qu'il puisse être mêler à cette affaire. Tenté-je.

L'homme me regarde un instant puis fait une grimace. Il ne semble pas vraiment me croire.

- Malheureusement nous sommes obligé de vérifier mademoiselle vous comprenez?

- Oui.... je répond un soupçon de déception dans ma voix.

- Donc si vous entendez quoique ce soit, je vous prie de venir dans nos bureaux pour nous en informer.

- D'accord.

Bien évidemment je ne trahirais jamais mon ami. Le Major semble en avoir fini de ses explications. Je tente alors une dernière question.

- Et... le lieutenant Eisenmann? Où est il maintenant? Je souhaiterais le remercier....

  -  Il est actuellement à Dijon mais il devrait revenir vendredi. Je l'informerais de votre retour. Vous pouvez y aller mademoiselle.

  -  Merci beaucoup.

Je me lève et lui adresse un léger sourire puis je traverse les couloirs de la citadelle. Lorsque je me retrouve dehors, je prend une grande inspiration. J'hume les doux parfums de l'été..... et je respire la liberté....

Coucher avec l'ennemi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant