Captain America : Princess of Time

CHAPITRE ONZE - Intrusion

   Le lendemain matin, toujours pas de trace des unités spéciales. Ce n’est que vers la moitié de la matinée que Steve reçu un coup de fil de Sharon, lui annonçant que la planque de Barnes a été identifiée et qu’une équipe va intervenir en début d’après-midi. Comme à son habitude, le principal concerné ne donne aucune réaction. Je vois bien les efforts que fait Steve pour engager une conversation amicale mais c’est toujours sans succès. Ça me fait du mal de le voir dans cette impasse. Je sais qu’il souffre de cette situation.

   - Où vas-tu ? lui demande-t-il alors que Barnes se dirige vers la porte

   - J’ai faim, répond simplement le Soldat. Il y a un marché pas loin.

   Je croise le regard du blond. Je sais qu’il meurt d’envie de lui demander la permission de venir avec lui. Mais nous savons tous les deux qu’il se prendra un mur en pleine face s’il ose demander. Et puis, il y a Sam, toujours perché sur le toit. Je ne sais même pas s’il a dormi.

   - Je l’accompagne, décidai-je

   Je me lève de la chaise sur laquelle j’étais assise depuis un bon moment et Barnes se retourne, devant la porte. Mais alors que je commence à le rejoindre, Steve m’attrape par le poignet pour m’arrêter.

   - Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, me dit-il. Ça peut être dangereux.

   Je roule des yeux.

   - Je vais réellement péter un plomb si je ne sors pas un peu, me justifiai-je

   Le Captain finit par accepter. Je vois toutefois dans son regard une inquiétude persistante. Je sais bien que le danger n’est pas vraiment les autres, mais plutôt moi. Si je perdais le contrôle, d’un coup, en plein milieu d’une rue ? Si je commençai à attaquer tout ce qui bouge ? Je chasse rapidement ces pensées noires et rejoins Barnes dans les escaliers de l’immeuble.

   - Dépêche-toi, me presse-t-il durement

   Je ricane un peu et, intrigué, il lève la tête vers moi.

   - Tu peux arrêter ton cirque et enlever ce masque de type froid et distant. Je ne suis pas Steve, tu sais.

   Il ne répond rien et continue de descendre mais je jure avoir aperçu un tout petit sourire sarcastique. Nous débouchons ensuite dans une rue. Barnes enfonce une casquette sur sa tête, discrétion oblige, et je le suis me mener à son marché. Nous marchons côte à côte, nous mélangeant parfaitement dans la foule. De l’extérieur, on peut avoir l’air de deux jeunes amis en promenade.

   - Alors, tentai-je, Steve était ton meilleur ami, c’est ça ?

   Barnes me jette un regard de travers alors que nous nous arrêtons à un feu pour laisser passer les voitures. Je n’aime pas trop ces machines, elles sont trop bruyantes.

   - Je ne sais pas. Je ne m’en souviens plus.

   Je hoche la tête. Son ton est toujours aussi sec mais au moins, il a aligné plus de trois mots à la suite. Je me félicite de cette petite victoire.

   - Pourquoi te caches-toi ? repris-je

   Le feu passe au rouge pour les véhicules, au vert pour nous. Je laisse avancer le groupe de jeunes devant moi avant de traverser à mon tour. Je dois trottiner légèrement pour rattraper Barnes ; il a des grandes jambes et il ne ralentira pas pour m’attendre.

   - Les gens ont peur de moi.

   Il tourne soudainement à droite et je faillis trébucher en me retournant. Je regarde autour de nous, il n’y a plus personne dans cette allée. Elle est étroite et un peu plus sombre que la rue principale que nous arpentions il y a quelques secondes. Ce doit être un raccourci.