Captain America : Princess of Time

CHAPITRE TREIZE - Sentiments

   Je ne sais pas où nous sommes. Je revois en boucle les derniers événements et tout me semble tellement compliqué. On ne peut vraiment pas faire confiance à n'importe qui. Nous nous sommes bien fait avoir par ce pseudo psychiatre.

   À cause de lui, tout s'est envolé. À cause de lui, les Avengers sont plus que jamais séparés. Je sais pertinemment que Tony m'en veut et qu'il doit prendre mes actes comme une trahison. Encore une fois. Et ça me rend malade. Je ne veux plus à avoir faire des choix, tout en sachant que dans tous cas, ça n'ira pas pour l'un des deux.

   – Ҫa va ?

   Je sursaute et me tourne légèrement pour observer Steve se planter à côté de moi. Nous sommes dans un vieux hangar abandonné. Nous n'avons pas pu quitter la ville, les forces de l'ordre sont partout. En l'espace de quelques minutes, nous sommes devenus des hors-la-loi.

   – Non, avouai-je

   Le blond me lance un regard désolé. Je sais qu'il s'en veut de m'avoir entraîné là dedans mais ce n'est pas de sa faute. Ce sont mes choix qui m'ont mené ici.

   – Votre monde n'est pas si différent du mien finalement, soupirai-je. Les conflits, les morts, les désaccords, les soulèvements. Je ne veux pas avoir à faire à ça.

   – Tu n'as pas le choix, me répond-il doucement. Tu n'es plus une fille comme les autres maintenant. Tu as des capacités exceptionnelles.

   Je me tourne complètement vers lui et croise amèrement les bras sur ma poitrine.

   – Pourtant, tu me demandes toujours de ne pas intervenir.

   Il soupire et se pince l'arrête du nez. Il m'explique :

   – Regarde ce dont est capable Bucky lorsqu'il perd le contrôle. Tu es plus puissante que lui, alors imagine les dégâts.

   Je détourne le regard et me mordille nerveusement la lèvre inférieure. Je prends les explications du Captain un peu difficilement. Je souffle bruyamment.

   – Donc, tu ne me fais pas confiance.

   Je me tends alors que je sens les bras de Steve s'enrouler autour de moi. Ma tête se pose sur son torse et je me laisse faire. J'avoue que c'est plutôt reposant et on se sent parfaitement en sécurité dans ses bras.

   – Tu te trompes, m'assure-t-il. Je veux juste te protéger. Je ne veux pas que tu t'en veuilles, autant que Bucky s'en veut.

   Je hoche doucement la tête. Il passe ses mains dans mon dos pour me réconforter et je me laisse aller un instant contre lui. J'efface toutes mes pensées noires, mes démons, mes questions qui demeurent sans réponse. Et ça fait du bien.

   – Tu aurais dû me laisser intervenir, repris-je. On aurait pu stopper Bucky avant toute cette casse.

   Le blond me libère de son emprise mais continue de me fixer.

   – Je sais bien. Mais je sais aussi que, malgré le fait que vous ne vous connaissiez que depuis très peu de temps, Bucky ne se serait jamais pardonné de t'avoir fait du mal.

   Mon regard se fait interrogatif.

   – Tu as réussi à lui refaire prendre pied, m'explique-t-il, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes. Moi, ça fait des années que je le connais et je n'ai jamais réussi. Je ne sais pas trop l'expliquer, mais il y a un truc.

   Je garde le silence. Que dire, de toute façon ? Je ne sais pas vraiment s'il y a un « truc » entre moi et Bucky mais je dois reconnaître qu'il y a quelque chose qui se trame. Déjà le fait que nous avons été présents dans les rêves de l'un et de l'autre n'est pas anodin.