CHAPITRE TROIS - Identité ?

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   - Combattez, soldate !

   L'information pénètre dans mon cerveau et circule un moment dans l'ensemble de mon corps. C'est comme un mécanisme. Mes bras et mes jambes sont les premiers à se dévérouiller. Je n'ai même plus l'impression d'être maître de moi-même. Mes mouvements sont brusques mais très précis.

   Le sujet homme qui se tient devant moi a subit le même traitement ; on nous a administré cet étrange liquide bleu dans l'organisme. Le commandant, toujours le même, se tient derrière moi. Il vient de m'ordonner de combattre.

   Je balance mon poing droit en direction de l'homme mais il est plus rapide. Il m'attrape le poignet et me le tord violement. Je hurle de douleur et il accentue sa poigne, me faisant m'agenouiller.

   À quelques mètres de nous, nous observant en silence, des autres cobayes sont assis, attendant leur moment de combat.

   Mon adversaire me relève brusquement et j'essaye à nouveau de l'atteindre. Mais il me file un coup de pied dans l'estomac et je tombe sur les fesses.

   - Ça suffit, intervient le commandant

   Il me relâche enfin. Je ne sais même pas pourquoi j'obéis à ses ordres. Je n'ai pas envie de me battre... enfin, je crois. Je ne sais plus.

   Notre supérieur ordonne à mon adversaire d'aller se rasseoir avec les autres. Il s'approche ensuite de moi.

   - C'est si décevant, Alyana.

   Je sens pourtant des changements en moi : je suis plus rapide, plus forte, plus résistante, je ressens moins la fatigue, le froid, les fortes températures, les douleurs quelconques. J'ai aussi été surprise de comprendre ce que disent les gens ici, alors qu'ils ne parlent pas ma langue. Avant, je ne les comprenais pas.

   - Retourne dans ta cellule, m'ordonne le commandant. Nous allons te donner un peu plus de sérum aujourd'hui.

   Ce liquide bleu, les gens l'appellent le sérum. Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'agit en réalité. Nous n'avions pas ce genre de chose chez moi, à...

   Comment s'appelait ma cité, déjà ?

   Pourquoi je ne m'en souviens plus ?

   - Soldate ! me reprend mon supérieur, vous m'avez entendu ? Dans votre cellule !

   Les paroles s'infiltrent dans ma tête. Qu'est-ce que je disais ? Je ne m'en souviens plus. Il n'y a que l'ordre du commandant qui retient mon attention. Je dépasse les autres soldats qui me toisent méchamment du regard. Je les ignore et sors de la salle d'entrainement pour ma cellule.

   Nous sommes moins nombreux qu'au début des tests. Le premier jour, nous étions une petit cinquantaine à avoir reçu le sérum. Et désormais, au bout de deux semaines d'injection, nous n'étions plus qu'une dizaine. Ici, je ne parle à personne, excepté mon commandant s'il me pose des questions.

   Après un moment à broyer du noir toute seule, le commandant arrive. Il est bien entendu accompagné par la même scientifique. Je m'allonge directement et je me laisse m'attacher.

   Pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi est-ce que j'obéis ?

   - Attendez ! criai-je soudain. Je...

   Le commandant me coupe en sortant un petit livre que je reconnais. Il est complètement vert foncé, sans aucune inscription sur sa couverture. Il l'ouvre et commence à réciter des mots.

   Dix mots plus exactement.

   La scientifique en profite pour me planter le tube reliant la poche du sérum à mon avant bras.

Captain America : Princess of TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant