Chapitre 14

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Point de vue : Harry

Ce soir-là, je ne suis pas rentré chez June comme je le faisait habituellement. J'avais une idée en tête : je voulais allez voir mon père ainsi que ma sœur pour le prouver que je n'étais en aucun cas impliqué dans la mort de ma mère. June m'avait conseillé d'aller les voir lorsque nous étions dans le locale rangement et après avoir mûrement réfléchis je m'étais enfin décidé à aller leur parler.

Ils n'avaient pas déménagé depuis que j'avais quitté le foyer alors je pu retrouver facilement l'immeuble dans lequel ils logeaient. J'étais terrifié à l'idée de devoir les affronter mais je pensais vraiment qu'après cela je serais soulagé.

Toc toc

Je frappais à la porte et attendis quelques secondes avant que celle-ci ne s'ouvre. Mon père se tenait derrière. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois que je l'avais vu. Cela remontait au moment fatidique durant lequel il m'avait littéralement renié alors je ressentis un petit pincement au cœur après l'avoir revu aussi similaire que dans mes souvenirs.

Il me dévisagea avant de me claquer la porte au nez. Je fus abasourdie par ce geste d'une telle méchanceté. Je frappai alors une deuxième fois.

-          Mais que nous veux-tu ? S'exclama-t-il sèchement en ouvrant une nouvelle fois la porte.  

-          Je... je... j'aimerais te parler.

J'aperçu alors plus loin, dans le salon, ma sœur Milaine qui nous regardait.

-          Vous parler, répondis-je. 

Il me fit signe de rentrer à contre-cœur et m'emmena dans la cuisine.

-          Tu veux boire quelque chose ? Proposa-t-il toujours aussi froidement.

-          Non merci.

Un long et pesant silence s'installa dans la pièce quand soudain, Milaine entra en trombe dans la pièce.

-          Que fais-tu ici ?! Laisse nous tranquille enfin ! Nous n'avons rien à faire avec toi ! Me balança-t-elle en cognant la grande table qui se tenait au centre de la pièce.

-          Milaine... Commença mon père d'une voix calme. Détends-toi et écoute ce qu'il a à nous dire.

Il fit une courte pause avant de se retourner vers moi.

-          Alors Harry, qu'est-ce qui t'amène ici ?  Demanda-t-il en reprenant un ton si froid qu'il me glaça le sang.

Cet accueil si froid m'avait fait perdre toute réflexions et j'en perdit mon bon sens.

-          Pourquoi êtes-vous comme ça ? Vous savez pertinemment que je n'ai rien avoir avec la mort de maman et pourtant vous continuez de faire comme-ci c'était moi qui l'avait tué. Mais bien sûr, le seul qui était présent ce jour-là, c'était Harry. Et pourquoi-ça hein ? Parce que vous, criais-je en les pointant du doigt d'un air accusateur, vous étiez bien trop occupé à organiser une jolie petite pièce de théâtre pour la kermesse.  Et au lieu de vous occuper de notre maman en détresse vous avez préféré partir, vous en éloigner. Alors oui, je pense que vous n'acceptez pas d'en être également la raison autant que moi voir plus !

Je m'arrêtai alors et me rendit compte des atrocités qui étaient sortis de ma bouche. Tous deux me regardaient avec les yeux écarquillés sans comprendre mon comportement puis, quand j'eu recouvrer la raison, je partis en courant pour m'éloigner le plus vite possible de cet enfer.

Quand j'eu regardé ma montre, je me rendis compte que j'errais depuis déjà quelques heures dans les rues sombre de ma ville. Il faisait froid malgré la saison, et je tremblais de tout mon être. Mettre un pied l'un devant l'autre me demandais plus d'efforts à chaque pas que j'effectuais et mes paupières s'alourdissaient à chaque minute qui passait. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté, je pensais que je pouvais aller m'asseoir dans un coin et y rester jusqu'à ce que quelqu'un m'y retrouve quand j'entendis une voix.

-          Harry...

C'était un son très faible presque inaudible mais je la reconnu tout de suite. Je me mis alors à courir dans sa direction pour la retrouver allonger sur les marches d'un grand immeuble avec les paupières closes. Je m'approchai d'elle inquiet pour sa santé.

-          June ! Criais-je. Je suis là !

Lorsque j'arrivai enfin à son niveau je l'entendis à nouveau :

-          Harry... ? Où es-tu... ?

Je la pris dans mes bras et me mis à marcher jusqu'à la demeure que nous partagions. Sur le chemin, elle ouvrit difficilement les yeux avant de les refermer aussitôt en m'acquiesçant un très faible sourire que je lui rendis avant de courir de plus belle pour la coucher le plus vite possible.

No feelingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant