Chapitre 27

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PDV June

Je respirai un bon coup puis toquai à la porte. J'entendis plus tard des bruits de pas se rapprocher de cette dernière. La poignée bougea faiblement avant de se baisser entièrement laissant la porte s'ouvrir toute grande. Et je le vis. LUI. Il n'avait pas changé. Il était toujours celui que j'avais connu autrefois. Bien que sa coupe ait un peu bougé, elle était toujours très similaire à celle qu'il avait autrefois. Et ses yeux étaient toujours aussi glacial et en même temps leur couleurs les rendaient majestueux. Je me rendis vite compte que je le fixais, la honte s'empara de moi alors je baissais la tête avant de me reconcentrer. J'était là pour passer un entretien et je devais rester professionnelle. Je relevais alors dignement la tête et lui fit face avant d'enchaîner d'un bonjour.

- Bonjour, je le saluais sur un ton très neutre qui ne laissait rien paraître.

Sa main se crispa légèrement et son visage blêmis un peu puis il ouvrit la bouche pour me répondre.

- Bon... jour...

Lui non plus n'était pas très bien et il ne semblait pas vouloir s'en cacher à moins qu'il ne le puisse pas. Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine tandis que son regard perçant se figea dans le miens. Encore une fois je baissais les yeux. Soutenir son regard m'était presque impossible.

- Je viens pour passer un entretien, continuais-je dans l'espoir qu'il arrête enfin de me regarder.

- Allez vous asseoir, répondit-il aussitôt en montrant la chaise qui se trouvait face à son bureau.

Mes pas furent lents et je manquai de m'évanouir. Mes jambes flanchaient sous le coup des émotions mais aussi de la fatigue. J'arrivai enfin au niveau de la chaise et attrapai le dossier d'une main pour m'aider à m'y asseoir. C'était comme si j'avais pris quarante ans en quelques heures, ça en devenait presque terrifiant. Le temps d'enfin m'asseoir sur cette chaise, Harry était déjà assis à son bureau à me regarder. Il attrapa mon CV entre ses deux grandes mains et l'examina.

- Tu as fait de grandes étude June... affirma-t-il sans relever les yeux de mon CV.

Je fus surprise par son tutoiement soudain.

- Oui... heu c'est ça après le lycée je suis aller à l'université puis j'ai passé un diplôme en marketing dans une école assez prestigieuse.

J'eu un mal de chien à aligner deux mots pour lui répondre et faire une phrase correcte.

- Je vois ça.

Il sourit puis reposa mon CV avant d'ajouter :

- Je pense que tu seras à la hauteur du poste. Tu es embauchée.

Je n'en revenais pas.

- Merci.

Il me sourit à nouveau puis se leva et se rapprocha de ma chaise et donc de moi étant dessus.

- June... dit-il.

Je me levai aussitôt ayant peur de ce qu'il s'apprêtait à dire.

- C'est terminé ? Ma voix tremblait comme il n'était pas possible.

- Oui.

Il baissa les yeux en directions de ses chaussures et moi, je récupérais l'ensemble de mes affaires et sortis de la pièce. Je pris mon téléphone et envoyai un message à Cam lui demandant de revenir me chercher. Je m'engouffrais dans l'ascenseur et les portes allaient se fermées quand un bras les retint et les réouvrit. Mes yeux s'écarquillèrent quand j'aperçu l'auteur de ce geste. Il entra à son tour.

- Harry ?

Il appuya sur un bouton et les porte se fermèrent immédiatement puis il se retourna vers moi. Il me regarda droit dans les yeux puis il se rapprocha dangereusement de moi. Il était dorénavant plus qu'à quelques centimètres de moi. Brusquement, il frappa ses deux mains contre les parois de l'ascenseur m'entourant de ses bras. Ce geste me fit sursauter, je ne m'y attendais pas. Il continuait de me regarder dans les yeux, toujours avec ce même regard glacial. Je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait. Je sentais son souffle effleurer ma peau. Et soudain, son regard changea, son regard glacial et sans aucunes émotions se transforma en un doux regard, un regard triste et désemparé. Ça y était, je l'avais retrouvé.

- Tu m'as manqué, il murmura entre ses dents.

Je sentis une larme couler le long de ma joue. Lui aussi m'avait manqué. Aux deux extrémités de mon visage ses mains se crispèrent. J'étais alors complètement désemparée par cette scène qui se déroulait avec, bien sûr, moi en personnage principal.

Après ça, plus un mot. Les larmes perlaient sur mes joues et lui continuait de me fixer. J'étais déchiré par la tristesse et la joie de l'avoir retrouvé. J'étais complètement envahit par mes émotions. C'étais même comme si je ne me contrôlais plus. Ma main alla se placer sur sa joue et la caressa puis s'arrêta et sans que je ne me rende vraiment compte de mon geste mes lèvres allèrent se poser sur les siennes. Il ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait mais après une demi seconde il répondit à mon baiser qui devint très vite langoureux. Je le poussais un peu et me décollais de la paroi de l'ascenseur et nous nous retrouvâmes au milieu de la petite pièce. Il plaça ses bras autour de ma taille et je plaçai les miens autour de sa nuque. Soudain, je sentis mes pieds se décoller lentement du sol, il me soulevait toujours en m'embrassant. Je m'arrêtais, souris contre ses lèvres puis repris de plus belle alors que des frissons envahissait l'ensemble de mon corps. Malheureusement nous dûmes nous séparer à court de souffle. Il me regarda encore, mais son regard était maintenant plein de de désir. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Je le regardai triste de devoir le quitter encore une fois puis me décidai à partir sans dire un mot. Dés que j'entendis les portes de l'ascenseur se refermer derrière moi je fis un grand sourire qui m'avais d'ailleurs était rendu par un bel inconnu qui passait à côté de moi. Je rigolai intérieurement suite à ça et sortis du bâtiment.

La voiture de Cam était garée non loin de la sortie. J'accélérai mon pas vers celle-ci et y entra.

- Cam ! Criais-je à mon amie une fois assise en levant les mains en l'air.

Elle sembla surprise par mon soudain changement de comportement mais elle me sourit.

- Tu as été prise ? Finit-elle tout de même par demander.

Avec tout ce qui s'était passé après l'entretien j'avais même oublié que j'avais été prise pour le job.

- Oui. Répondis-je toujours en souriant de toute mes dents.

- Mais c'est super ça.

Elle me prit dans ses bras pensant toujours que c'était ça qui m'avait rendu si heureuse.

- Mais j'ai mieux. J'affirmais ça sur le ton le plus solennel que je pouvais prendre.

Elle arqua un sourcil sans comprendre ce qu'il s'était passé. Alors je lui expliquais l'ensemble des événements sans oublier de lui raconter tous les détails les plus importants, c'est-à-dire tous les plus croustillants.

No feelingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant