Chapitre 23

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Le reste de ma journée s'était déroulé simplement. Une fois celle-ci terminée, je rentrai chez moi.

Je passai la porte d'entrée, déposai mon sac et accrochai mon manteau puis me prépara un thé avant de prendre place sur le rebord de ma fenêtre afin de le siroter. Ma tasse dans une main et mon cellulaire dans l'autre, je regardai la ville s'assombrir au fur et à mesure que le temps passait quand soudain, mon téléphone sonna affichant le nom de Astrid.

-           Coucou chérie, commença-t-il, tu es prête ? Je viens te chercher dans une heure d'accord ?

-           Oui, répondis-je enthousiaste, je serai prête.

Nous discutâmes quelques minutes du travail et de quelques autres choses encore et, soudain, mes yeux furent attirés par une silhouette qui me semblait familière. Un homme se tenait debout face à l'entrée de mon immeuble et me regardait avant de prendre la fuite d'un pas rapide. Cette silhouette, j'étais sûr de la connaître, de l'avoir déjà vu quelque part mais il m'était encore impossible de m'en souvenir. Alors, bouleversée par ça, je descendis de ma fenêtre et me dirigeai dans la cuisine et déposa ma tasse sur le plan de travail avant de me diriger vers ma chambre quand brusquement, je me rappelai la personne à qui cette silhouette appartenait. Je me précipitais donc en dehors de mon appartement sans prendre la peine d'en fermer la porte avec comme idée de le rattraper. Je couru dans les couloirs et arrivai aux escaliers, je les descendis rapidement. La sortie était dorénavant toute proche et je bondis sur la poignée avant de galoper à nouveau vers l'endroit ou il me semblait l'avoir vu s'éloigner. Je priais de le revoir tout en courant à travers les rues et avenues. Le vent glacial caressait ma peau me donnant la chair de poule mais je n'avais pas le cœur à abandonner. Il fallait absolument que le revoit bien que je ne sache quoi dire si par hasard je me retrouver face à lui.

Cela faisait déjà plus d'une heure que j'arpentais les rues sans savoir où chercher. Je commençais même à douter de ce que j'avais pu voir, c'était peut-être qu'une illusion toute droite sortie de mon esprit à cause de la fatigue. Les doutes m'envahissaient et brouillaient mon esprit alors je décidais de m'asseoir sur le banc qui se trouvait non loin afin de me remettre les idées en place. Je m'accroupis et plaçait ma tête entre mes bras. Les pensées fusaient dans ma tête, certaine pleines d'espoir et d'autre plus négatives. Plus tard, je sentis mon corps se détendre, lâcher prise. Je m'endormis sur ce banc.

« J'étais assise à une table, à la terrasse d'un café près des quais de la Seine. Les rayons du soleil réchauffaient tout mon être. Je lisais le journal de la semaine tout en sirotant ma boisson. Quelques secondes après, je relevais la tête et fis signe à un homme de me rejoindre. Il se dirigea alors vers moi en souriant et s'assis à côté de moi.

-          Coucou chérie, dit l'homme chaleureusement.

Il m'embrassa puis appela un serveur pour commander à son tour de quoi boire.

-          Au fait June ? Ça se passe mieux en ce moment au bureau ? Il me questionna.

-          Oui, mon patron commence enfin à me lâcher la grappe, répondis-je agacée. Mais bon il est toujours un peu lourdaud.

Nous discutâmes et rîmes ensemble longtemps avant qu'une femme nous rejoigne à son tour.

-          Salut June, salut Harry, salua-t-elle.

-          Salut Cam ! »

Soudain, je sentis une présence près de moi ce qui me tira des bras de Morphée. Quelqu'un était assis sur ce même banc, je pouvais l'entendre respirer lentement tandis que j'essayais de compter le temps passé à dormir. Bien sûr, je ne relevais pas la tête, je n'en avais pas envie, et fatigue était trop grande. Mais, soudain, je sentis une masse se posée délicatement sur ma tête.  Je me relevais rapidement et contemplais celui qui se tenait là. Lorsque j'aperçu enfin le visage de mon voisin, la déception s'empara de moi. C'est alors que tous mes espoirs étaient partis en fumée me laissant seule avec cet homme que j'étais censé aimer.

-          June, demanda-t-il doucement. Que s'est-il passé ?

-          Désolé, ce n'est rien, je lui répondis de la même voix calme que celle qu'il avait adopté pour commencer.

-          Pourquoi n'étais-tu pas chez toi ? Je t'ai cherché partout pendant une heure June ? Et pourquoi est-ce que tu dormais comme ça sur un banc ?! Tu te rends compte de ce qui aurait pu t'arriver si moi-même je n'étais pas venu ?! Et surtout tu as oublié que je devais t'emmener au restaurant ?!

-          Je suis désolé...

Il ne cessa de me reprocher des choses durant plusieurs minutes avant d'enfin me ramener chez moi. Le GPS indiquait 17 minutes pour rentrer à mon domicile, je ne m'étais absolument pas rendu compte du temps que j'avais passé à errer mais cela avait dû être très long. Et bien que le chemin du retour fût bien plus court que l'allée, celui-ci m'avait paru une éternité.

No feelingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant