Les Miller Tome 1: LEIGHTON

4. Hayden

Archer avait rendez-vous avec un client dans son ancien salon de tatouage où on l'appelait parfois car un client l'a réclamé et qu'il ne veut pas un autre artiste que lui pour faire son tatouage. Il n'avait pas vraiment tourné la page par rapport à son ancien emploi. Il fallait absolument qu'on finisse les travaux pour pouvoir ouvrir le salon après l'accord de l'inspection. Contrairement à moi qui ai reçu l'héritage de mon père et qui n'ai pas besoin de travailler pendant quelque temps, les autres qui ont donné leur démission, commencent à avoir besoin d'argent. Heureusement que les travaux sont bientôt finis et qu'ils nous restaient encore deux semaines pour les faire avant la date d'ouverture prévue. On avait déjà fait les flyers qu'on avait déposé un peu partout en ville. Blake nous avait promis de nous faire de la pub.
Je me garai devant le salon et je fronçai les sourcils en voyant que Lola et Leighton étaient toutes les deux devant la boutique en train d'attendre. Je ne comprenais pas pourquoi elles attendaient sur le trottoir alors que Lola avait les clés que j'avais fait faire en plusieurs exemplaires pour qu'on ait tous les clés. De plus, Leighton n'avait pas l'habitude de venir sitôt au salon pour donner un coup de main. Sur son visage, je pouvais voir la fatigue. Après son service au Leigh's, elle n'avait pas dû dormir beaucoup. J'espérai qu'elle n'avait plus de cauchemars. Même si je la charrie, je m'inquiète tout de même pour elle.
Je suis attiré par Leighton mais je souffle le chaud et le froid avec elle. Je ne suis pas un homme pour elle. Pour elle est une poupée en porcelaine, fragile. Je ne sais pas quel est son genre d'homme parce que je n'ai jamais rencontré ce Benjamin. Mais d'après Archer, il est coincé et très collé-monté. Il doit être le premier de sa promo mais est un mec très possessif et refuse d'être quitté. C'est ce que je pense de lui quand on voit ce qu'il est arrivé à Leighton quand elle a osé le quitter. Je veux mettre une limite entre nous et je préfère qu'elle me déteste. En plus, elle est la petite sœur de mon meilleur ami. Avec les garçons, on s'est promis de ne pas toucher aux petites sœurs. Je n'ai pas envie de briser une amitié juste pour une attirance. Les frères Miller et les autres sont maintenant ma seule famille. Je sais que si je commence quelque chose avec Leighton, ça va mal finir et je vais lui briser le cœur parce que je ne suis pas sûr de pouvoir avoir une relation sérieuse avec quelqu'un. Et je vais continuer de l'appeler princesse même si cela ne lui plait pas.
Je finis par descendre de ma voiture et d'aller rejoindre les filles. J'ouvris la porte après être passé à coté d'elles et j'entrai dans la boutique. Il nous manque encore les meubles mais la peinture est finie. On est plutôt fier de notre fresque qu'on a créé dans le coin d'attente. Les filles me suivirent à l'intérieur. Je remarquai rapidement que Lola tenait un foulard à la main. Je retirai mon Perfecto et je le déposai sur le comptoir qu'on avait finalement gardé. Je me tournai vers les deux filles qui me fixaient.

- Je peux savoir ce que tu fais avec ce foulard?, demandai-je à Lola.
- Et bien, tu vas devoir te tourner et me faire confiance pour le savoir, me dit-elle.

Je ne savais pas ce qu'elle mijotait et je ne sais pas s'il fallait que je lui fasse confiance. Mais vu le regard qu'elle me lançait, j'avais intérêt à faire ce qu'elle me demande. Je soufflai avant de me mettre dos à elle et j'attendis. Lola me demanda de me baisser un peu avant qu'elle ne me mette le foulard devant les yeux. Puis avec Leighton, elles me guidèrent puisque je ne voyais absolument plus rien. Lola me guida pour monter les marches de l'escalier qui mène à mon futur appartement. Je fus soulagé quand on arrêta de marcher. Quand une des filles m'enleva le foulard, je clignai des yeux pour m'habituer à nouveau à la lumière.
J'avais raison. Elles m'avaient emmené dans mon nouvel appartement dont elles avaient refais la décoration. J'étais surpris de ce qu'elles avaient fait de l'appartement. Après, elles n'avaient pas eu besoin de choisir la peinture puisque j'avais déjà choisi. Dans le salon-salle à manger, elles avaient mis des touches de couleurs comme sur les coussins ou le tapis sous la table basse. Je remarquai des photos sur toiles. Je m'approchai d'elles pour les détailler. Sur la première que je regardai, une petite fille de dos y est représenté, assise sur une balançoire dans un parc pour enfant qui a l'air d'être désert. La suivante représente un couple de jeunes gens en train de s'embrasser contre un mur tagué et on ne voit pas leur visage. Et enfin sur la dernière, on y voit deux hommes de profil en train de disputer une partie d'échec. Elles étaient toutes les trois en noir et blanc et elles me plaisaient beaucoup. Je me demandai où est-ce qu'elles avaient pu les trouver. Il y avait d'autres photos en couleur surement du même photographe que les plus grandes. Mais aussi des photos où je voyais mes amis et moi quand on était encore au lycée et à la fac avant mon entrée en prison. Il y avait aussi des photos de paysages. 
Dans la cuisine, les filles n'avaient pas changé grand chose sauf la peinture, tout comme la salle de bains. Derrière moi, les filles ne disaient rien. Pour le moment, je ne leur disais rien. J'attendais de voir la chambre pour leur dire ce que je pense de l'appartement. Dans ma chambre, elles avaient peint deux murs en marron (celui derrière mon lit et celui de droite) et les deux autres en blanc. Au dessus du lit, je remarquai une photo de Lola, Archer, Lohan, Mase et moi, en noir et blanc, et en grand format. La chambre était meublé d'un lit deux places, un dressing, un bureau d'architecte du même genre qu'on allait avoir dans le salon de tatouage. Sur le mur derrière le bureau, les filles avaient accroché des dessins que j'avais fait. Je finis par me tourner vers les deux filles qui se tenaient la main.