Les mots ne coulent plus, jadis source claire du printemps. L'été arrive et assèche tout. Temps aride les prends tous. Dans l'ombre d'un noisetier, cachée derrière les branches tombantes. Épaules nues égratignés par l'écorce. En attente de quelque chose, mais de quoi?
Le temps qui file et défile et disparaît entre mes doigts maladroits et tremblants. J'attends. Peur de faire un choix mais ne rien faire est le mauvais choix alors j'ai attrapé ce temps au creux de mes paumes flétries et j'ai espéré, espéré l'y coincer. Rien que pour quelques minutes. Un instant de plus, rien qu'un instant, pour une nouvelle fois faire jaillir les phrases de ma plume rafistolée.
Les mots ne sortent toujours pas, coincés au fond de ma gorge à m'étouffer. Étranglée par les pensées bloquées. Barrage dans la rivière et la pluie qui coule, toujours. Rivière n'a pas sommeil et fuit son lit. Pas habitués, pauvres étrangers, incapables de réagir face à la colère des ondines libérées.
Libérateur désormais emprisonné.