Malgré les nombreux rayons de soleil que tu laisses passer, le mauvais temps peut apparaître. Quelle certitude avons-nous si ce n'est celle que rien n'est certain ? Peut-être qu'un jour on le comprendra. Peut-être qu'un jour on ira bien.
Mais, en attendant, je suis là et j'attends...
Stratocumulus gris foncé et pressé. Menaçant. Rayons lumineux, perçant à travers le coton aérien qui volette au-dessus de nos têtes. Et toi, allongé parmi les marguerites, tache en chemise couleur ciel fondue dans l'herbe pâle sous ton dos fatigué. Une main sur le ventre, une derrière la nuque. Aucun contact que celui de la pensée. L'âme qui parle sans péchers.
Le vent qui passe, et repasse, sans relâche. Il reprend inlassablement les mèches de nos cheveux couleur du soleil et y dépose de doux baisers. Le calme avant la tempête. Nouvelle bourrasque. Désordonnés, en vrac sur le visage. Nos rires atténués par l'oxygène précipité trop vite dans nos poumons déjà trop pleins. Et ta main près de la mienne, aucun contact que celui de la pensée. L'âme qui parle sans pécher.
La pluie tombe en minces perles mouillées sur nos yeux fatigués. Heure tardive, soleil loin à l'horizon. La raison est partie avec lui. Attends, attends. Il est encore là même si ce n'est que pour quelques instants. Rose est le plafond, comme mes joues rafraîchies par la brise de fin d'été. La première étoile, puis la deuxième. La troisième, point brillant dans tes yeux trempés, dernier reste du soleil qui vient de se coucher. Et ta main sur la mienne, trop tard pour s'excuser. Mais crois-moi, un jour tout ira bien.
E.