J'aimerais t'embrasser encore une fois, sentir tes lèvres douces contre les miennes, comme avant. Ton souffle tiède caresser mon visage qui s'est figé après ton départ, ton souffle qui réchaufferait ma peau gelée. Je voudrais te prouver que je t'aime encore. Que ça ne part pas. Que ça reste accroché à moi comme un mollusque à son rocher. Ce n'est même pas beau. C'est juste là. Et moi, je sors la pioche pour détacher tout ça. Mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus.
Je croyais que c'était possible, mais ça ne l'est pas.
Non, ça ne l'est pas.
Tu vois, j'y crois encore. C'est peut-être mon principal défaut. Je vis d'espoir et d'illusions. Dans un coin de ma tête tu es toujours là, à m'aimer, encore un peu. Mais elle est là, cette fille que tu prends désormais dans tes bras. Elle qui a le droit de te regarder avec des yeux pleins d'étoiles. Elle à qui tu penses quotidiennement, je le sais.
Je suis désolée.
Désolée de t'aimer encore. Désolée de ne pas faire l'effort de t'oublier. J'ai essayé, tu sais. J'ai échoué voilà tout. Désolée de vouloir te parler, encore et encore, de ne pas supporter de te voir triste ou contrarié, désolée de regretter notre amitié. Désolée d'expirer mes sentiments à chaque bouffée de CO2 ressortant de me poumons, parce que je respire lentement, beaucoup trop lentement pour pouvoir t'oublier aussi vite que tu m'as remplacée.
Désolée de détester t'aimer.
