Moi. Seule. Perdue au milieu d'un gouffre. Seule, noyée dans une mer noire, d'ombre. Seule devant une classe. Toi, entouré de personnes souriantes et pleines de vie, à double face. D'un côté, ils rient et plaisantent avec toi. De l'autre, il te médissent et font des messes basses dans ton dos.
Toi, qui ne pleures jamais, toi qui me gifles toujours. Toi, qui pour prouver ta supériorité et assoir ta domination, n'hésite pas à t'en prendre à plus fragile que toi. Malgré tout, je ne t'en veux pas. Comme moi, tu pleures en silence, caché dans ton oreiller, tes draps en attendant un meilleur lendemain. Comme moi, des traces de coups apparaissent sur ton corps, là où on t'a serré trop fort. Comme moi, des coupures apparaissent sur ton corps, un peu plus chaque soir au fil du temps qui passe. Tu as peur de moi car tu me ressemble, car je te ressemble.
Et il y a eux. Ceux qui nous traînent dans la boue, ceux qui nous malmènent chaque soir dans l'espoir qu'on les supplit, en pleurs. Et ceux qui observent, passifs, qui se rangent aux côtés des plus forts, qui rient avec eux tandis qu'on crie "aidez moi! aidez moi!". Aidez nous. Vous, qui faites partie des pires, vous qui faites le plus mal, le plus souffrir par votre indifférence.
Cette année, ces deux personnes se sont tuées, victimes de discrimination et d'harcèlement scolaire. En proie à la dépression, ils ont préféré récupérer leurs ailes pour rejoindre le ciel et voler, comme des oiseaux. Des oiseaux marqués à vie par la dureté du monde, de la société humaine et qui sont partis trop tôt.
" Pourquoi acceptes-tu de ramper dans la boue quand tu es né avec des ailes pour voler? " Inconnu
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Une pensée. Un cri. Un sentiment.
AcakRecueil de petites histoires, parfois des cris, parfois des murmures... Toujours des sentiments exprimés à travers ces mots qui j espère vous toucherons, vous, lecteur de passage ou non, écrivain en herbe ou simple personne aimant lire, en manque d...