Une pensée. Un cri. Un sentiment.

Souvenirs de la vie maternelle

              Un champs rouge. De fleur. De lycoris précisément, la fleur favorite de ma mère. Ma mère... Née un 15 novembre 2000, ballotée par la vie, victime d'harcèlement, de dépression avant de croiser le chemin de mon père, au lycée. Elle ressemble à un petit oiseau, blessé et brisé. Lui, il est gentil, sociable, intelligent, drôle, beau. Elle est amoureuse. 

               Un soir, ils parlent et c'est le début d'une nouvelle page, d'une nouvelle histoire. Ils s'aiment, refont le monde à leur façon. Ils sont un peu un Roméo et Juliette des temps modernes sans les fioles de cyanure à la Shakespeare. Elle le fait avec lui et tombe enceinte de moi. A seize ans. Ses parents hurlent de rage, la font pleurer. Son copain veille sur elle, la console, la protège. Il serait prêt à tout pour elle. Elle me garde, elle en est à trois mois et demi. 

               C'est dur. Ma mère peine à suivre les cours. Mon père la soutient, l'aide. A six mois et demi, des contractions violentes se font sentir. On l'emmène d'urgence à l'hôpital. Elle accouche  trop tôt. Je sors, difforme, pas encore achevé. On me place en couveuse tandis que ma mère se bat pour vivre. Mon père a peur, il panique. C'est à ses côtés qu'elle s'endort, le doux sourire amoureux encore figé sur ses lèvres, une larme coulant de son oeil. Elle est heureuse. Heureuse d'avoir eut un si joli arc-en-ciel dans sa vie mais elle est aussi triste. Si triste de de ne pas pouvoir rester plus longtemps contempler ses deux rayons de soleil. 

               Mon père reste dévasté par le chagrin et me dit souvent que je lui ressemble en bien des manières. Je suis peut être une forme de réincarnation, dans ce champs de lycoris. 

"Tout le monde fait face différemment, certains pleurent la perte d'un être cher d'autres sourient parce qu'ils savent qu'ils vont les voir à nouveau"