Vie dans une bibliothèque

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               Enfermé dans une bibliothèque, on ne voit jamais le temps passé? Jour, nuit, jour,... Quelle heure sommes-nous? Dix heures? Douze? Seize? Vingt heure peut-être? Ou minuit... Il faut du temps pour lire toutes ces connaissances, au calme. Enfin,... c'est pas toujours calme, faut pas croire. Tient là regarde! A droite derrière le rayon des écrivains dont le nom commence de E à G, un peu plus loin, sur une table, un couple qui s'échange de lugubres baisers baveux et à gauche, dans le rayon juste en face de moi, un autre garçon, lisant Les Fleurs du Mal de Baudelaire. 

               C'est souvent que je le vois, il est toujours seul. Il semble si sombre dans ses vêtements noirs et trop larges pour lui. Il m'a l'air torturé, anéantit, un peu désespéré. Un peu comme l'auteur de son livre. Malgré cette apparence, il dégage quelque chose en totale opposition : de la chaleur, accueillante, chaleureuse, tiède ainsi qu'une certaine douceur dissimulée derrière ses remparts de timidité et de réserve. Il ne semble pas prendre conscience de son charisme et de sa beauté sombre. Comme Baudelaire, il vit dans sa bulle, une bulle de lecture. Il vient l'après midi, toujours vers seize heure, et repart à la fermeture, c'est à dire vingt-deux heure. Je le regarde de temps en temps, laisse mes yeux parcourir les lignes de son corps le temps d'une page avant de reprendre ma lecture. Ma lecture de sa vie, de la mienne, de la notre, de la votre, de la leur. Je lis les vies, le temps qui passe. 


"Le savoir nous apprend à vivre mais il ne le fera jamais à notre place"   

Une pensée. Un cri. Un sentiment.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant