Une pensée. Un cri. Un sentiment.

A la vie, à la mort

               Autrefois, je vivais dans la crainte des autres, jugée, brusquée, je ne faisais confiance à personne malgré le sourire que j'arborais toujours. Une façade, c'est la seule chose que je montrais aux autres. Mais quand je t'ai rencontré, je me suis sentie mise à nue, devant tes yeux. Tu ne regardais pas seulement mon visage, mon corps, tu me voyais. Tu me voyais au plus profond de moi même et ça m'a fait peur. Comment pouvais tu lire aussi facilement en moi? Comment y parvenais-tu toi qui était toujours entouré et rieur? Pourtant, au premier abord, tu étais banal. Plus grand que moi mais dans la norme, tes cheveux blonds et lisses brillaient au soleil, mettant en avant ta peau légèrement basanée et tes yeux aux couleurs de l'océan Indien. Ton sourire, parfois moqueur mais principalement rieur attirait les gens autour de toi comme des abeilles autour du miel.

                 Moi, je t'évitais. Tu étais bien trop amical et ma méfiance ne tombait pas mais tu t'es montré patient et attentif. Tu disais adorer mes yeux. Je les détestais. Ces yeux étranges, faisant que les gens me fuyaient tous. Un jaune, et un vert. Avec mes cheveux noirs comme les ailes d'un corbeau, je rassemblais à une sorcière. Mais toi, tu adorais. Tu aimais mes yeux, mes "yeux de chat" comme tu disais. Ca a mit du temps mais on a finit par être inséparable. Tu devais aller à une réunion d'anciens camarades mais quand on m'a appelé pour m'annoncer ton accident, je n'y ait pas cru. Ce fut à la morgue, devant ton cadavre, que l'horrible vérité me sauta à la gorge. Tu étais là, endormis, dans toute ta splendeur d'antan. Le médecin m'explique que tu es mort dans un accident de voiture, un homme alcoolisé t'as renversé. Mais ses paroles me semblent si lointaines... Tu es mort et en même temps, moi aussi mais je me suis reprise et si maintenant je vis, c'est pour toi. 

"Elle aimait la mort, il aimait la vie. Il est mort pour elle et maintenant elle vit pour lui." 

Inconnu