Cours, vis, profite et aime

9 0 0
                                    


               Enfin... Je suis enfin revenu depuis tout ce temps. Cela fait maintenant quatre mois que je suis revenu, quatre mois que j'ai retrouvé nos amis et quatre mois que je te vois dans les couloirs, les traverser avec tes amis sans oser te parler. 


                La première fois que tu m'adresses la parole, c'est lors d'une soirée, dans le coin des fumeurs. On a discuté, le courant est plutôt bien passé je dirais. On regardait les gens danser, les couples s'embrasser en apprenant à se connaitre, un verre à la main. Je me souviens plus trop de la soirée, j'avais trop bu. On s'est recroisé plusieurs fois, on a discuté au cinéma, au café, chez des amis, dans le métro. On allait au restaurant et dans le parc aussi, bouteille de bière dans une main et l'autre munie d'une sucette. Les gens nous pensent simples connaissances, amis proches. Nous à côté on s'en fiche. On essaye juste de prendre notre temps, d'apprendre à nous connaitre, à connaître nos gouts respectifs. Ca prend du temps mais quel plaisir de découvrir nos points communs et différences. Le soir du bal de promo, on débarque ensemble sous les regards pire qu'étonnés de l'ensemble du lycée. On s'échange un regard puis avançons. On danse ensemble, on rit, on s'embrasse. Un peu comme tous les couples, un peu comme ceux qu'on regardaient dans les films, les soirées, les boites. Des gens nous regardent, certains heureux, d'autres simplement dégoutés par cette tendresse partagée. 


                  Oui, nous sommes un couple homosexuel et alors? On ne choisit pas de qui notre coeur tombe amoureux. J'aime une personne du même sexe que moi et donc? Cela fait de nous des erreurs de la nature? Je ne pense pas. Cela existe depuis la nuit des temps, c'est physique, psychologique, énigmatique mais surtout, ça ne se contrôle pas. On ne contrôle pas ses sentiments. Un jour ou l'autre ils nous éclatent à la face, de plein fouet et nous embarquent. 


"Je déteste le mot homophobie. Ce n'est pas une phobie, vous n'avez pas peur, vous êtes seulement des connards." 

                        Morgan Freeman 

Une pensée. Un cri. Un sentiment.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant