Postée à la fenêtre, près du piano demi-queue laqué noir, j'observe le paysage au dehors avec un étrange mélange de calme, de sérénité, de tristesse, de nostalgie et d'admiration.
Au travers de la fenêtre, un immense jardin s'étend à perte de vue, sous une fine pluie de printemps. Il me fait penser à la musique XKito Music, Soul Search dont les sons résonnent comme une musique traditionnelle chinoise avec quelques instruments électriques pour en relever le tout.
Pas de bruit, de mouvement, de souffle. Le temps semble s'être ralentit, créant une sorte de bulle, séparant l'endroit des bruits incessants du salon dans lequel se déroule une fête. Les branches du saule pleureur s'agitent au gré du vent, dans une mélodie dont je ne parviens pas à percer le sens. L'herbe bruisse, des pétales s'envolent et voltigent, formant une sorte de mini colonne de vent devant moi avant de reprendre leur route imaginaire. Le temps semble tellement lent, presque à l'arrêt, bougeant sur la guitare de ce chanteur lors de la musique Bleach. Les myosotis répondent, faisant onduler leurs tiges, en harmonie avec les violettes et les tulipes rouges, blanches, mauves, dorées, toutes doubles. Ils répondent au rythme de la pluie, des gouttes qui tombent sur les roses de Pompadour, la Comtesse de Ségur et Molinard, parcourant un de leurs pétales pour glisser sur leur tige parsemée d'épines acérées. La pluie enveloppe leur parfum à la fois doux et touchant. Elle coule, parcourt et découvre cette bulle, tenue dans le cadre d'une vitre de verre. Elle parsème ce tout petit monde de son eau, l'eau d'un monde plus grand, s'étendant au delà de tout.
L'eau de l'étang semble chanter avec la pluie, avec les plantes, les fleurs, les arbres. Flic, floc. Deux gouttes chutant d'une feuille à une autre. Flic. Elle tombe sur un pétale. Floc. Elle descend du pétale pour aller sur une feuille. Flic. Une goutte tombe dans l'étang. Floc. L'étang répond à la pluie. Une musique simple mais apaisante. Une musique simple mais vivante. Une musique plus que simple mais puissante, passionnée, prenante, hypnotisante. On l'aime et la déteste à la fois, elle nous captive, nous hante mais nous ennuie aussi. On pourrait en chanter son air sur le bout des doigts et les yeux fermés, qu'on la redécouvre à chaque fois qu'on l'entend. On l'entend discuter avec les arbres, les fleurs, l'herbe, chanter avec des fleuves, les rivières, les étangs, les mers, le vent. Ici, elle chante avec le vent et discute avec la faune et flore de ma petite bulle, de mon petit monde. Elle discute longtemps avec. De quoi? Je ne sais pas. De ses voyages peut-être? Ca prend du temps de raconter le monde. Elle peut rester cinq minutes comme une heure, deux, trois, peut-être cinq, parfois une journée ou deux.
Et puis elle repart, comme elle est apparue, brisant le phénomène. Je sais que la bulle reviendra un jour mais elle reste comme un doux rêve éternel et éphémère.
"Parfois on aimerait s'éloigner de tout, faire le vide, s'évader, rêver un peu..."
Inconnu
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Une pensée. Un cri. Un sentiment.
De TodoRecueil de petites histoires, parfois des cris, parfois des murmures... Toujours des sentiments exprimés à travers ces mots qui j espère vous toucherons, vous, lecteur de passage ou non, écrivain en herbe ou simple personne aimant lire, en manque d...