2] Chapitre 2: La rancune, la colère et la haine.

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Isabelle Duncan, occupé à s'appliquer du rouge à lèvres, jeta un coup d'oeil à sa mère qui l'observait, appuyée contre l'embrasure de la porte, les bras croisés sur sa poitrine.

Lorsque Maria remarqua que sa fille s'était aperçu de sa présence, elle s'avança lentement jusqu'à elle, un sourire aux lèvres. Elle posa ses mains sur le dossier de la chaise, l'observant à travers le miroir.

-Tu es très belle, chérie. Je peux savoir pour qui tu te maquilles? Demanda t-elle, passant une main dans les cheveux de sa fille.

-Seulement pour moi, maman. Déclara Isabelle avant de pincer ses lèvres entre elles.

-C'est toujours ce qu'on dit. Répliqua sa mère, un sourire espiègle aux coins des lèvres.

Isabelle sourit à son tour avant de lever les yeux au ciel. Alors qu'elle s'activa à ranger tout ce qu'elle avait étalé sur son meuble, sa mère vint s'asseoir sur le bord de son lit, juste derrière elle.

-Loïck revient aujourd'hui, chérie.

Isabelle cessa tout mouvement pendant un instant, avant de se remettre à ranger, laissant échapper un long soupire.

-Et il repart à quelle heure? Je ne veux pas le croiser.

Elle attendit de longues secondes une réponse qui ne vint jamais. Alors elle finit par se tourner vers sa mère, qui fixait le sol, un sourire triste ornant ses lèvres.

-Maman? Demanda Isabelle, les sourcils froncés.

-Il ne repart pas, chérie. Murmura sa mère, si bas que Isabelle ne fut pas certaine d'avoir bien entendu.

-Comment ça ?

Maria tourna finalement la tête vers sa fille, son sourire ne l'ayant pas quitté. Elle l'observa pendant quelques secondes, ses grands yeux bleus la fixant avec incompréhension.

-Il ne repart pas... Loïck et Anna vont divorcé.

Isabelle ouvrit la bouche avant de la refermer, incapable de dire quoi que ce soit. Elle espérait simplement avoir mal entendu ou être plongée dans un mauvais rêve.

-C'est une mauvaise blague, j'espère? Demanda t-elle finalement.

Maria soupira. Elle savait que sa fille réagirait de cette façon mais une part d'elle, aussi minime soit-elle, espérait aussi qu'elle serait heureuse d'apprendre cette nouvelle. Alors qu'elle s'apprêtait à parler, Isabelle la devança.

-J'ai besoin d'être seule.

Maria hocha lentement la tête avant de se redresser pour ensuite quitter la chambre de sa fille, fermant la porte derrière elle.

Isabelle avait envie de hurler. De hurler au monde entier que ce n'était pas juste. Qu'elle ne voulait pas de cet homme dans sa maison.
Elle en voulait à ses parents, de ne pas l'avoir prévenu plus tôt. Mais au final, qu'est ce que cela aurait changé? Pas grand chose.

Elle se réinstalla face à son miroir, refusant de digérer la nouvelle. Elle croisa son regard et quelques secondes plus tard à peine, son poing heurta le miroir, assez fortement pour qu'il se fissure.
Elle ferma ensuite les yeux, avant de prendre son visage entre ses mains, laissant échapper un profond soupire.

Lorsqu'elle rejoignit le rez de chaussée de longues minutes après cela, son sac sur l'épaule et qu'elle passa devant la cuisine, où ses parents y étaient installés, elle resta un long moment à les observer, en silence.
Et en observant le visage de son père, elle se rappella alors pourquoi sa haine envers Loïck était si grande, et si forte.

Et si on essayait ensemble? TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant