2] Chapitre 13 : Prendre la fuite.

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Nate ne pensait pas que cela puisse être pire que ça ne l'était déja.

Si les paroles de son père avaient semblé sincère, ses bonnes résolutions elles s'étaient envolées avant de même réellement apparaitre.

Il partait toujours aussi tôt et revenait toujours aussi tard et Nate était toujours aussi seul.

Il était plus de vingt-trois heures lorsque Ben rentra d'une longue journée. Il ne s'attendait pas à trouver son fils installé devant la télévision, regardant un programme sans grand intérêt.

Leurs regards se croisèrent un instant, sans que l'un deux ne parle. L'un coupable, l'autre accusateur.

Ben finit par retirer son manteau pour l'accrocher au portemanteau, rompant leur contact visuel.

-Tu ne dors pas encore? J'ai eu une longue journée, excuses-moi.

-Comme d'habitude, je suppose. Répondit Nate d'une voix basse.

Il était trop fatigué pour crier. Fatigué de cette situation. Fatigué d'espérer.

-Nate, je suis désolé. J'ai beaucoup de travail. J'ai quand même réussi à rentrer un peu plus tôt aujourd'hui.

Lorsque Ben se retourna, Nate était déjà debout, près à rejoindre l'étage.

Lorsqu'il croisa son regard las, Ben se sentit d'autant plus coupable.

-Ne te forces surtout pas pour moi. Je m'en sors bien tout seul.

Ben observa son fils disparaître à l'étage, le cœur lourd. Le cœur, rempli de regret.

Red rentra tard ce soir là.

Lui, son père était là. Pourtant, il aurait préféré qu'il ne le soit pas.

Son père était tellement concentré à fixer les bouteilles derrière le bar qu'il n'avait pas même entendu son fils rentrer.

Même si Red était en colère, c'était en réalité la peur qui le poussait souvent à faire et dire des choses qu'il était certain de regretter. Ce jour là n'échappait pas à la règle.

-Tu te fous de ma gueule. Cracha t-il.

Jonathan releva aussitôt la tête, ses yeux vitreux témoignant de ses frasques.

Cela avait duré quelques semaines. De simples petites semaines, la tête plongée dans les nuages... La chute en était d'autant plus brutale.

-Il est tard. Déclara Jonathan, d'une voix anormalement calme. Cela n'augurait rien de bon, Red le savait.

C'était comme se retrouver face à son reflet dans le miroir.

-Où est-ce que tu étais? Reprit le père de famille.

Red s'approcha de quelques pas, le sang bouillonnant dans ses veines.

-On s'en branle de où j'étais, putain. Tu as dit que tu allais arrêter. Tu me l'avais juré!

Il était hors de lui. Il ne voulait pas retrouver la vie qu'il avait eu auparavant. C'était trop difficile et il n'était pas certain de pouvoir rester auprès de son père cette fois.

Jonathan s'approcha de son fils, le regard noir comme l'encre, son verre quasiment vide à la main.

-C'est difficile, Redwann.

Et si on essayait ensemble? TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant